Calendrier de l'Avent 2021 - jour 10

Rédigé par Lou Morens Aucun commentaire
Calendrier de l'Avent 2021 - jour 10 Extrait Tome 1 - L'Année Perdue
calendar-10.jpg

Cela faisait bien longtemps que M. Cooper n’avait pas franchi le seuil de la demeure de Dame Bronwen. Il sentit une étrange sensation en pénétrant dans le salon. Toutes ces photos de lui et de sa famille l’émurent. Gunnröður accueillit son oncle, les bras ouverts. Jack discuta un moment avec lui, pendant que Jörundur racontait à sa mère tout ce qui s’était passé. Puis il emmena Jack la voir. Il lui donna un masque et une bouteille pour se rendre à son chevet et un communicateur pour pouvoir lui parler sous l’eau. Dame Bronwen était couchée dans un lit de sable fin, entouré d’herbes hautes. Jack les reconnut immédiatement, Dylubnys avait les mêmes dans son salon aquatique. Elle fut très heureuse de le voir et lui fit signe d’approcher. Elle posa sa main sur son visage avant de lui parler.
— Jack, cela fait si longtemps.
— Pardonne-moi, Bronwen, je ne…
— Ne dis rien, je sais ce que tu ressens, je peux le lire dans tes yeux.
— Comment te sens-tu ?
— Je suis soulagée, j’avais peur de ne pas pouvoir attendre assez longtemps pour te revoir. Merci de m’avoir ramené mon fils et de m’avoir permis de voir mes neveux. Cette guerre fut une tragédie, mais comme dans beaucoup d’entre elles, il y a toujours du bon. Les peuples réfugiés et tous les êtres natifs de cette planète sont sains et saufs. Le pire a été évité et, malgré les pertes subies et à venir, l’avenir semble plus beau.
— Je ne peux que l’espérer.
— Tu as retrouvé ta compagne à ce que m’a dit Jörundur, j’en suis très heureuse. Tu ne pouvais pas continuer comme ça. Tu as besoin de quelqu’un pour te donner un but et te soutenir dans ton travail !
— J’aurais aimé pouvoir te la présenter, mais elle est si faible encore.
— Elle va reprendre des forces, tu es là pour la protéger maintenant. Plus rien ne pourra se mettre entre vous. Je l’ai vue lorsqu’elle est venue réclamer ce qui lui revenait, ou au moins j’ai vu son enveloppe charnelle. Elle ressemble un peu à ma sœur et elle doit avoir un très grand cœur pour avoir accepté de prêter son corps. Si Dylubnys pouvait voir ta seconde épouse, elle lui plairait beaucoup, elle serait si heureuse pour toi. Donne-lui de beaux enfants, mais avant, raconte-moi tout ce qui s’est passé, votre périple. Je mourrai ce soir, alors va à l’essentiel.
Il lui raconta alors les moments les plus importants. Elle l’écoutait avec attention. Ses fils les avaient rejoints. Le temps passait, le soir allait tomber. Elle embrassa chacun de ses fils puis Jack. Le seigneur Alborat et son frère, Ísleifur, étaient arrivés et elle les embrassa également. Elle demanda à Jack de lui raconter une dernière fois son mariage avec Dylubnys et la naissance de leur fille. Elle s’éteignit à la fin du récit. Ils emmenèrent le corps jusqu’à la mer où il fut emporté par les vagues selon ses derniers souhaits. Une procession l’accompagna, dont faisaient partie le seigneur Gwilym et son fils. Son corps avait été placé sur un chariot décoré. Gunnröður avait tout organisé avec le seigneur alfe. M. Cooper rentra chez lui accompagné par ses neveux. Il leur montra où vivaient leur tante et leur nièce. Il n’avait touché à rien. Ils passèrent la soirée avec lui, Alex et Baptiste avant de repartir. Le lendemain, Baptiste et Alex s’éclipsèrent. Ils avaient fort à faire pour aider le professeur à préparer sa succession. Alex était également impatient de revoir sa fille. Elle devait arriver d’ici peu dans la maison de Gwilym. Le professeur les attendait déjà là-bas. Vladislav avait pu contacter un vaisseau qui croisait non loin de la Terre grâce à l’équipe de M. Cooper et surtout à Vicky, l’ordinateur central de sa base. Il put s’y téléporter depuis le bureau de Jack où le relais de téléportation était toujours en état de fonctionnement. Le professeur lui avait confié une mission dont il devait s’acquitter avant le Conseil.
M. Cooper avait veillé Solène une partie de la matinée. Il était sorti travailler un peu au jardin qu’il avait négligé depuis tant d’années. Heureusement, Baptiste avait remédié à cela. Il restait maintenant à aménager l’espace et à s’occuper du potager. Solène ouvrit difficilement les yeux. Il lui fallut quelques minutes pour s’habituer à la lumière. Le soleil d’hiver était bas et donnait directement dans la fenêtre du salon. Elle se leva doucement, étonnée de se réveiller dans cette maison. Elle ne l’avait vue qu’en photographie, mais elle la reconnut immédiatement. Les meubles qui se trouvaient dans le studio avaient repris leur place. Elle était assise dans le canapé blanc qu’elle aimait tant. Elle fut surprise de porter une robe à la place de ses vêtements de combat. Elle n’avait aucune idée du temps qui s’était écoulé depuis qu’elle était revenue. Elle se leva doucement, la tête lui tournait encore un peu, mais, après quelques pas, tout rentra dans l’ordre. Elle réalisait doucement tout ce qui s’était passé ces derniers jours. Elle avait non seulement tous les souvenirs de Catherine, mais aussi ceux de son retour dans son corps, de sa discussion avec Baptiste lorsqu’il était entré dans son esprit et enfin ceux de son transport dans cette maison. Elle explora des yeux la pièce principale. Il y avait le canapé blanc, deux fauteuils et une petite table devant une grande cheminée où une pierre de feu réchauffait la maison. Derrière eux se trouvaient une table en bois et des bancs, puis la cuisine. Une fenêtre éclairait le salon, une autre la cuisine. Entre les deux se trouvait la porte. Elle regarda par la fenêtre du salon et découvrit Jack qui creusait pour planter quelques végétaux. Cela lui arracha un sourire. Elle ne lui connaissait pas ce talent, puis se souvint qu’il était fils de fermier. Elle le regarda quelques minutes avant de se couvrir d’un manteau qu’elle trouva accroché à la porte. Elle l’ouvrit doucement avant d’avancer prudemment sur le seuil. L’hiver était doux. La porte grinça un peu lorsqu’elle la referma. M. Cooper se retourna et la découvrit sous le porche, illuminée par le soleil. Il planta la bêche et courut à sa rencontre. Il s’arrêta devant elle et la regarda comme s’il la voyait pour la première fois avant de la prendre dans ses bras. Il la souleva de terre et tourna sur lui-même.
— Heureux de te revoir parmi nous, jeune fille.
— Heureuse de me réveiller ici, dans tes bras. Merci, Jack, merci de m’avoir ramenée. Je me serais perdue sans toi.
— Je ne serais pas revenu sans toi non plus, jeune fille. Tu m’as tellement manqué.
Il avait les larmes aux yeux en la regardant. Elle les essuya et l’embrassa. Ils rentrèrent dans la chaleur de la maison. Il prépara du thé qu’ils prirent devant l’âtre. Ils avaient tellement de choses à se dire et à se raconter qu’il leur fut difficile de savoir par où commencer. Ils passèrent le reste de la journée et une partie de la nuit à discuter et à s’aimer. Il lui fit visiter la maison et découvrir la chambre où elle retrouva le mobilier du studio. Ils y passèrent quelques semaines jusqu’à ce que le professeur ouvrît le Conseil. La sœur de Solène et son mari vinrent leur rendre visite. Lisa avait souhaité demeurer dans le village protégé, où ils avaient été évacués, et travailla à la mercerie, réalisant quelquefois de petits travaux pour l’Ordre. Paul, quant à lui, réalisa un vieux rêve d’enfant et reprit le pub. Leurs parents retrouvèrent leur vie normale pendant quelque temps, mais finirent par rejoindre leur fille cadette. Ils désapprouvaient toujours le métier de Solène, ses choix de vie ainsi que ceux de leur cadette, mais ils voulaient rester près de Lisa. Ils finirent par accepter ce qu’ils voyaient au village, peuplé de Sorciers, de Britanéens, de Halfelins et de bien d’autres peuples, les jours de marché.

Écrire un commentaire

Capcha
Entrez le code de l'image

Fil RSS des commentaires de cet article