<h1>Calendrier décembre 2025 - en attendant le solstice d'hiver</h1>
Bienvenue dans ce calendrier de l'Avent 2025 consacré à des extraits, des nouvelles, des illustrations, des audios et des audios animés, non seulement de Lou Morens et des séries Méméoires d'un Veillorz, Lunimeran et Moïja, mais aussi des amiz autaires que j'aimerais vous faire découvrir.
Certains mots sont écrits dans le langage créé pour l'unviers des <i>Veillorz</i>, vous pouvez consulter le [[lexique|language]] pour plus d'informations. Tout les textes concernant les Mémoires d'un Veillorz et ses spin-off, ainsi que le texte autour des histoires est écrit en langage neutre en utilisant en grande partie la grammaire Alpheratz.
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!Jour 1
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Pour ce premier jour, un extrait de la nouvelle <b>Luitvin</b> qui se déroule quelques années après <b>L'Année Perdue</b>. En premier lieu, deux des couvertures. La première est l'une de celles que je réalise pour les versions papier reliées par mes soins et la deuxième la version ebook et peut-être papier pour un prochain tirage. Je n'imprime que deux ou trois exemplaires à la fois et ce sont presque des modèles uniques ou de très petites séries, puisque j'ai horreur de faire deux fois la même chose...
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<i>Juillet 2010</i>
Lynette terminait de déjeuner à la cafétéria de la base principale lorsque Brangwen et Vlad la rejoignirent.
— On va sur Terre. Jack insiste pour que nous participions à la fête de je ne sais plus quoi.
— Samstoð, Vlad ! grogna Brangwen.
— Voilà. Veux-tu nous accompagner, cette fois ?
— Je ne sais pas, Vlad.
— De quoi as-tu peur ? Tu pourrais rencontrer les descendanz des Alfe de Milénia. Tu pourrais même y rencontrer Ellodagan. Je suis certain qu’il y sera avec sa famille.
— Allez, viens avec nous. Déjà que Joshua ne sera pas là, ajouta Brangwen.
— Il est retenu chez lui, san frœur va accoucher.
— Justement, Jack aime voir ses plus proches amiz sur Terre et tu en fais partie !
— Et où comptes-tu poser une corvette ?
— À la ferme, pardi ! répondit Joshua qui était arrivé derrière Lynette sans qu’elle l’entende.
— Josh, tu m’as fait sursauter !
— C’était un peu le but… Jack a aménagé un espace pour que nous puissions nous y poser tranquillement. Ton vaisseau ne risquera rien à cet endroit.
— Je n’ai aucune crainte à ce sujet. Le Titano est résistant et personne ne peut y pénétrer sans mon accord ou le tien.
— Tu verras, c’est une très belle fête. Tu sais que j’aimerais y aller, mais les choses sont ainsi, je ne peux pas laisser man frœur seulx. Contrairement à moi, iel n’a jamais choisi de genre et a toujours voulu porter ses enfants… Iel a les deux systèmes intacts. C’est assez amusant, d’ailleurs, que le fait de choisir un genre peut provoquer l’atrophie d’une partie de nos organes lorsque l’on est certan de soi. Mes organes femelles sont atrophiés, par exemple. Bref, iel a besoin de moi. Je suis la seule famille qui lui reste. Le bébé et ellui auront besoin d’un peu de blōthanguem1 familial…
— Va læ voir et passe-lui mes amitiés, Joshua. J’irai à la fête de Samstoð. Il faut bien que quelqu’an les dépose. Vlad ne semble pas apprécier les entrées dans l’atmosphère de la Terre, termina-t-elle avec un clin d’œil.
— Très drôle ! Ce vaisseau était une poubelle volante ! Je me suis fait avoir lorsque je l’ai gagné. Je suis certain qu’Alverinatio cherchait juste à s’en débarrasser !
— C’était un beau vaisseau, mais, comme cela peut nous arriver à touz, il a subi une avarie !
— Joshua, quand les réacteurs stoppent sans raison et que les systèmes de secours ne se mettent pas en route, c’est que c’est une poubelle volante !
— Tu aurais dû y ajouter un module Tina. Alverinatio n’a jamais voulu leur faire confiance, ce n’est pas ton cas. En même temps, si tu n’avais pas eu cette avarie, Jack ne nous aurait pas rejoinz, pas plus que ses compagnauz, s’amusa Lynette. Allez, mettons-nous en route.
— Profitez bien. Passez mes amitiés à Rosie… Je pense que tu vas bien t’entendre avec elle, s’amusa Joshua d’un air énigmatique.
Brangwen lui lança un regard mécontent qui le fit d’autant plus sourire et qui interpella Lynette.
— Pourquoi ce regard et ce sourire ? Je ne suis pas dupe, touz les deux !
— Tu le verras bien assez tôt. Allez, la Terre n’est pas tout près, le voyage est long. Iels vont vous attendre. Présentez mes excuses à Alborat, nous ne pourrons pas nous défier à l’épée et amuser la foule.
Touz rejoignirent le Titano et le Chrysotemis. Les deux pilotes s’amusèrent à sortir en même temps du garage dont l’entrée était tout juste assez grande pour que les deux corvettes passent en se serrant. Personne d’autre qu’auz n’auraient osé une telle manœuvre. Aliote grogna dans les communicateurs lorsqu’il comprit ce qu’iels avaient l’intention de tenter. Brangwen regarda avec des yeux effrayés, lorsqu’elle sentit les deux vaisseaux collés l’un à l’autre qui manœuvraient pour sortir ensemble.
— Vous n’avez pas fini vos gamineries ?
— Ne sois pas si tendue, Nous avons bien le droit de nous amuser un peu, tout de même ! Il y a plus que la place nécessaire pour faire passer nos vaisseaux. Aucan de nous ne prendrait le risque de les abîmer, s’amusa Lynette. Vous ne jouez jamais à ça sur Reijik ?
— On vole toujours prudemment ! Ce sont nos ailes que nous risquons d’abîmer, pas un tas de métal ! Et je n’ai jamais joué à ça, même si je dois reconnaître que certans s’amusaient à se lancer ce genre de défi. Il y en a aussi qui ont fini avec des ailes cassées !
— Vous êtes touz les deux infernauz, gronda Aliote. Vous pourriez donner de mauvaises idées aux plus jeunes !
— Quand iels seront capables de réaliser une telle manœuvre, Nous serons raviz de les défier. En attendant que Lynette ou moi leur en donnions la permission qu’iels restent sages ! répondit Joshua.
— Bonne route, Joshua.
— Bonne route, Lynette. Emmène-les à bon port.
Lynette posa le Titano près de la ferme et touz trois se téléportèrent à Edmundson dans la zone prévue à cet effet. Vlad avait prévenu Jack de leur arrivée et iels les attendaient à proximité. Bicelmos sauta dans les bras de Brangwen et insista pour qu’elle le fasse voler. Elle s’en amusa, le retourna et le serra contre elle, avant de déployer ses ailes pour lui faire faire le tour du village. L’enfant était émerveillé et riait encore lorsqu’elle le déposa près de sa mère. Elle câlina ensuite Bronwen et touz rejoignirent le centre-ville. [...]
— Je me demandais si j’allais réussir à venir vous voir, aujourd’hui.
— Osiiiiie, s’écria Bicelmos qui revenait d’un manège, accompagné de Jack et Lynette.
Il attrapa sa main et l’amena près de sa sœur.
— 'Euga'de comme elle est jolie. Tu peux lui fai'e un bisou, mais elle est neuve, il faut enco'e fai'e attention.
[...] Lynette restait debout près de la table, seuls Vlad et Jack avaient remarqué son temps d’arrêt lorsqu’elle avait vu Rosie. Cette dernière cajolait Bronwen et ne l’aperçut que lorsqu’elle rendit l’enfant à Solène. Rosie aussi resta un instant sans réaction. C’est alors que touz leur sourirent.
— Lynette, voici Rosie. Rosie, voici Lynette, l’une des meilleures pilotes de la base avec Joshua.
— Tu avais remarqué la ressemblance la première fois que nous avons rencontré Rosie ? interrogea Alex.
— J’étais trop ému, ce Nyctihemeræsom-là, mais le lendemain, je me suis effectivement posé des questions… Je me suis dit que c’était mes souvenirs qui me jouaient des tours, mais lorsque j’ai revu Lynette, ils se sont dissipés. Je ne sais pas comment cela est possible, mais vous vous ressemblez beaucoup.
— Rosie ressemble encore plus à Swœsbroth Luitvin, Bræswestar Luitvin en Ræðusamos. Bref, Rosie a exactement les mêmes traits que Luitvin, termina Lynette la voix étranglée.
Lorsqu’elle s’approcha de Rosie, des larmes coulaient sur ses joues. Touz la dévisagèrent, iels pensaient lui faire une surprise amusante, mais elle ne l’était visiblement pas. Lynette passa tendrement sa main sur la joue de Rosie qui ne la quittait pas des yeux et l’imita aussitôt. Après un long moment de silence pendant lequel les deux femmes semblaient se comprendre, Lynette reprit ses esprits. Elle sortit un module d’une des sacoches accrochées à sa ceinture et leur montra la seule représentation qu’elle possédait de son frère. Lynette ressemblait beaucoup à son frère, mais Rosie en était incontestablement le portrait.
— Tu as an Bræswestar ?
— J’avais, Vlad. Je ne l’ai pas beaucoup connu. Il est mort lors de la grande épuration, quelques jours avant que la rébellion mette un terme à cette ignominie. La photo date de quelques jours à peine avant sa disparition. Je sais qu’il avait rencontré une Sorciær et qu’il avait eu une Filiaf, Kelthinwarð en Ræðusamos, enfant pour vous, avec elle. Linea était si gentille et Hildegarde était adorable, mais man Ættingir, Geniseur en Ræðusamos, parent ou génitaire, comme vous dites, ici, était contre cette union. Il était pour l’épuration. J’ai compris trop tard qu’il avait fait exécuter Luitvin.
Jack la prit dans ses bras où elle se blottit quelques minutes.
— Je suis sincèrement désolé, Lynette. On ne voulait pas te faire de mal et te rappeler de mauvais souvenirs. Nous pensions que c’était une coïncidence, une presque sosie.
— Tu n’y es pour rien, Jack. J’ai peut-être retrouvé une partie de ma famille grâce à vous, balbutia-t-elle.
Rosie aussi était émue, elle tenait toujours le module avec la représentation 3D de Luitvin auprès de Lynette qui était une très jeune femme, à l’époque, presque encore une enfant.
— J’ai été élevée par une famille d’une gentillesse incroyable. Iels m’ont élevée comme leur fille sans jamais faire de différence, ma fratrie était toujours aux petits soins avec moi. Iels étaient plus âgæs que moi et m’emmenaient partout. Iels m’ont fait découvrir tant de choses et d’endroits merveilleux. C’était une famille de Sorciær. C’est d’ailleurs grâce à mon plus jeune frère que j’ai rencontré Joachim, le père de Gudrun. [...] Dans sa lettre, ma mère biologique m’a demandé de toujours cacher mes aptitudes et de ne jamais laisser personne récupérer mon ADN de quelque manière que ce soit. Gudrun est née à la maison et Joachim a nettoyé lui-même les linges et le sol. Il m’a aidé, seul, à la mettre au monde. [...]
— Tu m’as laissé retirer ton module, j’aurais pu récupérer ton ADN dessus.
— Tu es Veillorz, Jack ! Je refuse de me méfier des Veillorz, même si je sais que touz ne sont pas… Vous avez nettoyé cet Ordre. [...] Bref, il y avait aussi un module étrange qui ressemble à celui que Haraldur porte au poignet, en plus petit. En cas de problème, si quelqu’an cherchait à me faire du mal, je devais l’utiliser pour contacter une personne qui pourrait me mettre à l’abri avec mes enfants, si j’en avais. Il y a le mode d’emploi avec et le nom de la personne : Alverinatio.
— C’est le Veillorz qui m’a récupérée lorsque j’ai fugué de chez moi et qui m’a enrôlée chez les Veillorz.
— Tu as fugué ?
— Ættingir Torvald, m’avait emmenée, soi-disant, à un spectacle, deux jours après la dernière visite de Luitvin. Lorsque nous sommes arrivæs sur la place, j’ai vu un corps mutilé, démembré et méconnaissable. [...] Il criait qu’il m’arriverait la même chose si je continuais à pleurer de la sorte pour un rebelle et si je défendais encore une seule fois les non purz, comme il les appelait. Il m’a ensuite enfermée à la maison.
[...]
— Lorsque je suis parvenue à bouger, je me suis enfuie par la fenêtre de ma chambre. J’ai rejoint la forêt dans laquelle j’ai erré jusqu’à ce que les douleurs m’empêchent d’avancer plus avant. J’avais aussi perdu beaucoup de sang et les blessures s’étaient rouvertes dans ma course. Alverinatio m’a trouvée et emmenée dans un vaisseau où il m’a allongée dans le caisson médical. Je me suis réveillée, plusieurs Nyctihemeræsom3 après, à la base principale, à l’infirmerie. Il m’a expliqué que Luitvin lui avait interdit de se mêler de son exécution. Les Veillorz avaient interdiction d’approcher de la planète à l’époque. Il fallait à tout prix éviter une guerre spatiale.
— Il a réussi à te sauver avec sa poubelle volante ? s’amusa Vlad pour détendre l’atmosphère et laisser le temps à Lynette de reprendre ses esprits.
[...]
— Merci, Vlad. Tu as raison, j’ai besoin de Viturgere, comment dites-vous déjà ?… Ah oui, de retrouver mon énergie vitale, ma sérénité et de reconstituer ma puissance. Rosie…
— On ira à mon appartement, quand tu te sentiras mieux. Je t’emmène dans la forêt où tu pourras te ressourcer en pratiquant les Viturgeria. Je connais ces techniques grâce à la lettre que mon père a laissée à mes parents adoptifz pour leur expliquer que j’aurais sans doute besoin de le pratiquer régulièrement, comme le reste de ma fratrie. Bref, on pourra aussi faire plus ample connaissance. Jack, je te l’emprunte !
[...]
— Eh bien, je rappellerai leur grande épuration au prochain qui me dira que les Alfe représentent le plus noble des peuples de cette galaxie ! grogna Vlad.
— L’histoire de Halfinela de Grimmaure n’est pas très belle à plusieurs époques, ajouta Eleonora. La grande épuration est l’une des pires périodes que la planète ait connues depuis la fin des guerres des clans. Les deux ont fait sensiblement le même nombre de victimes et encore, les chiffres ne comptent pas les personnes qui n’étaient pas des Alfe ni les enfants métissæs.
— De plus, on sait touz que Lynette subit régulièrement des affronts parce qu’elle prend du bon temps avec d’autres peuples. Cette histoire de grande épuration n’est pas étonnante quand tu entends les propos que certans lui tiennent, Vlad.
— C’est pour ça que tu t’es battu avec deux d’entre eux, peu de temps après nous avoir rejoinx ?
— J’étais aussi curieux que Lynette de découvrir un peuple que je ne connaissais pas encore, répondit Jack amusé. Ils nous ont vu entrer dans son appartement alors que nous échangions un baiser. Ils ont attendu qu’on en ressorte pour l’attaquer verbalement. Elle m’a interdit de m’en mêler à l’époque, mais je suis tombé sur eux à la salle d’entraînement. J’ai suivi son conseil, mais ils m’ont menacé parce que je déshonorais sa fleur et la salissais. Ils étaient bien plus forts que moi, mais, heureusement, Joshua et toi êtes intervenus.
— Joshua leur a fait comprendre quelques Nyctihemeræsom plus tard avec Ank, Hebel et Macha de ne pas t’approcher et ne plus s’en prendre à Lynette. Ils n’ont pas fait le poids. Je suis arrivé à la fin pour compter les points. J’aurais également aimé leur expliquer deux trois choses, surtout avec ce qu’on vient d’apprendre. Je comprends mieux une remarque que Joshua leur a faite, ce Nyctihemeræsom-là. Il a sans doute aussi eu le droit à ce discours.
— C’est même certain. Lísandra ne se gêne pas pour les insulter régulièrement. La dernière fois, à la salle d’entraînement, l’arme de Solène a terminé sur sa tempe pour la faire taire. J’ai bien cru qu’elle allait tirer.
— Je n’en étais pas loin, vieil homme. Ses propos ne sont pas compatibles avec son insigne ! grogna cette dernière.
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Et pour terminer, la version audio et illustrée du journal d'Elyanore réalisée pour l'appel à texte "Nos mondes queer". Le texte avait été retenu pour la publication et j'avais eu la chance de passer à la radio pour le présenter. J'avais réalisé à cette occasion cette vidéo. Désolæ pour la voix, je suis incapable de mettre une quelconque intonation et je hais ma voix d'ado.
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Si ça vous dis d'écouter le poscast <a href="https://www.c-lab.fr/emission/jcsvo/nos-mondes-queer-le-zine.html" target="_blank" title="podcast nos monde queer">c'est par ici.</a>
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!Jour 2
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Encore un peu de patience...
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Alors aujourd'hui, j'aimerais vous faire découvrir quelques œuvres de l'artiste Péka, une très bonne amie grâce à qui je fais plein de choses aujourd'hui. Elle écrit de très beaux contes et textes pour ses petiz-enfants et crée de très belles créations graphiques sur divers supports. Je vous invite à découvrir <a href=" https://soplodeluna.overblog.com/soplodeluna-jour-1-/-heure-1" target="_blank" title="Blog Péka">son blog</a> et en attendant voici quelques-unes de ses dernières créations.
<b>Quelques haïkus de saison :</b>
<em>À l’encre verte<br/>Feuille de neige blanche<br/>Hiver de papier</em>
<em>Étoiles givrées<br/>Le sucre saupoudre les arbres<br/>Lumière d’hiver</em>
<em>Le pinceau glisse<br/>Nuit d’encre, papier de neige<br/>Volent mes vœux givrés</em>
<em>La pluie frappe la vitre<br/>Chanson du vent dans la nuit<br/>Au chaud sous la couette</em>
<em>Lune de cendres<br/>Ombres blanches sur le jardin<br/>Silence, je dors</em>
<em>La lune éternue<br/>Postillons d’étoiles<br/>Rhume de brume</em>
<em>Chemin, chemine<br/>Vers vous mes pensées s’envolent<br/>Fugaces fumées</em>
<em>Cadeau solidaire<br/>du temps, un sourire, un mot<br/>Offre ce que tu as</em>
<b>Quelques créations graphiques :</b>
Elles ont été réalisées en encre, verte, rouge, etc. et le noir est de l'encre de chine.
<div class="resizable"> <img alt="Peka 01 - encre 1" src="media/avent2025/images/Peka/Peka01.jpg" /></div>
<div class="resizable"> <img alt="Peka 02 - encre 2" src="media/avent2025/images/Peka/Peka02.jpg" /></div>
<div class="resizable"> <img alt="Peka 03 - encre 3 - encre et découpage papier" src="media/avent2025/images/Peka/Peka03.jpg" /></div>
<div class="resizable"> <img alt="Peka 04 - encre 4 - oiseau rouge et oiseau blanc -encre et découpage papier" src="media/avent2025/images/Peka/Peka04.jpg" /></div>
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<em>Tous droits d'exploitation réservés @Péka</em>
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!Jour 3
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Encore un peu de patience...
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<<else>>
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<div class="texte">
Aujourd'hui des petits extraits de la série Lunimeran.
Voici la version intégrale reliée. D'autres reliures sont en cours de création. Elles sont uniques, il faudrait donc autant de photos que de livres préparés ;-)
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<img alt="reliure01" src="media/avent2025/images/Lunimeran/reliure01.jpg" />
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Cette série est consacrée aux aventures d'Inès et Anselm, deux personnages de la première période du cycle des « Mémoires d’un Veillorz », que l’on retrouve dans les deux premiers tomes et dans plusieurs nouvelles.
BEI : Bureau Européen d’Investigation, sorte de police européenne fondée sur le modèle du FBI dans les années soixante.
J'ai h'ésité à remettre les extraits directement sur cette page ou à mettre les liens vers les extraits illutrés et audio qui existent déjà. Comme ces extraits sont plus sympas que si je les remettais simplement ici, je vous invite à les découvrir ainsi que les vidéos correspondantes. Ne soyez pas surpiz, dans les extraits les plus anciens il est encore écrit "Veilleur" au lieu de "Veillorz", mais c'est uniquement par manque de temps pour les mettre à jour. Vous pouvez voir dans le [[Lexique|language]] d'où vient ce mot et pourquoi il a deux graphie différentes.
<div>
<b>Vacances macabres</b>
<a href="https://loumorens.com/stories/vacmac-extrait.html" title="extrait de vacances macabres" target="_blank">Lire l'extrait</a>
<iframe title="Vacances macabres - Lunimeran - Cycle des Mémoires d'un Veillorz" width="560" height="315" src="https://video.liberta.vip/videos/embed/jCgAzzGSn8Gz1t9HMgSiC2" style="border: 0px;" allow="fullscreen" sandbox="allow-same-origin allow-scripts allow-popups allow-forms"></iframe>
</div>
<div>
<b>Mystériuses disparitions</b>
<a href="https://loumorens.com/stories/mystdisp-extrait.html" title="extrait de vacances macabres" target="_blank">Lire l'extrait</a>
<iframe title="Mystérieuses disparitions - Lunimeran - Cycle des Mémoires d'un Veilleur" width="560" height="315" src="https://video.liberta.vip/videos/embed/ev4NxaXy1eUCx8Y1nAUZnx" style="border: 0px;" allow="fullscreen" sandbox="allow-same-origin allow-scripts allow-popups allow-forms"></iframe>
</div>
<div>
<b>Savoirs interdits - Argelgiesae</b>
<a href="https://loumorens.com/stories/argelgiesae_extract.html" title="extrait de vacances macabres" target="_blank">Lire l'extrait</a>
<iframe title="Argelgiesæ - Savoirs interdits - Lunimeran - Cycle des Mémoires d'un Veilleur" width="560" height="315" src="https://video.liberta.vip/videos/embed/meUykfDC6ozjU98834YsDp" style="border: 0px;" allow="fullscreen" sandbox="allow-same-origin allow-scripts allow-popups allow-forms"></iframe>
</div>
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<b>Un autre monde</b>
<a href="https://loumorens.com/stories/autremonde-extrait.html" title="extrait de vacances macabres" target="_blank">Lire l'extrait</a>
Désolæ, il n'y a pas encore de vidéo pour cette histoire. J'aimerais mettre ça sur le compte du manque temps, qui même si c'est l'une des raisons, ce n'est pas la seule, c'est surtout que je manque d'idées pour cette dernière. Je n'ai que cette illustration...
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<img alt="cimetiere 01" src="media/avent2025/images/Lunimeran/cemetery_01.png" />
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!Jour 4
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Nous sommes le <<print $date.getDate()>> et il est <<print $date.getHours()>> h <<print $mins>>. Il faut attendre le <<print $originalDate.getDate()>> décembre à 7h (heure de Paris).
Encore un peu de patience...
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Aujourd'hui une nouvelle découverte, il s'agit de Nahi et de l'un de ses très beaux textes. J'avais le choix entre deux et j'ai eu beaucoup de mal à choisir. Voici donc l'un d'eux. Vous allez découvrir une histoire de trois points de vues différents.
<h2>Les mains d’un autre</h2>
<h3>Julie</h3>
<p> Je le regarde toujours se déshabiller, le soir. Il paraît que c’est une habitude masculine, de guetter la peau nue pour quelques secondes, mais c’est devenu mon rituel, j’ai presque du mal à m’endormir sans. Au début de notre histoire il dormait nu, je me lovais contre son dos, mais ça n’a duré que quelques semaines. C’est le seul homme que je connaisse à mettre des pyjamas, pas seulement un caleçon et un tee-shirt au hasard, non, un haut et un pantalon coordonnés, avec des rayures. Ça lui donne l’air d’un petit garçon, un peu, avec ses cheveux ébouriffés.<br/>Lui ne me regarde plus tellement, je crois. Je ne savais pas qu’on pouvait se sentir aussi seule, en étant mariée, avec un enfant, un travail, des amis. Quand j’étais gamine et tellement isolée, quand je séchais la cantine pour éviter l’humiliation d’y manger sans personne, je n’aurais jamais cru qu’un jour je serais si entourée. A l’époque, un aperçu de ma vie d’aujourd’hui m’aurait donné l’impression d’avoir gagné au loto, je crois. Et puis … mariée, mère, il ne manque que le chien, pour faire comme dans les publicités pour voitures des années 90. Pourtant, je crève de solitude, on ne se parle que pour acheter, bouffer, conduire. Les listes de courses, les tournées de lessive, le ménage, amener Vincent au foot, chez le docteur, à la piscine, quelles vacances avec qui et les mesquineries du bureau. Oh, ce n’est pas si terrible, c’est juste invivable. Je veux dire qu’il n’y a pas de vie là-dedans, c’est le contraire, on la fait passer en l’occupant le plus possible, pour qu’elle n’ait pas la place de se déployer. C’est l’effet que ça me fait, du moins, l’impression qu’on évite quelque chose, qu’on court après des bricoles dont on ne veut pas juste pour se maintenir à niveau, être comme tout le monde. Dire que j’ai tant désiré ça …<br/>Je sais bien, je ne suis pas à plaindre. Je pense aux autres, ceux qui sont vraiment seuls, les femmes qui quittent des mecs violents et à qui tout le monde tourne le dos, ceux qui perdent leur emploi et ne savent pas comment payer le loyer, les puceaux de quarante ans, ceux qui veulent des enfants mais ça ne marche pas, ceux qui n’en voulaient pas mais qui n’ont pas osé le dire, et je me sens encore plus minable avec ma mélancolie de privilégiée, mais de le savoir, ça ne me rend pas moins misérable.<br/>J'ai pris ma décision dans un train. Quand il est monté, j’admirais mes ongles. Je me suis sentie encore plus minable, après ; j’y ai souvent repensé. Je ne mets jamais de vernis d’habitude, même quand on s’est mariés je ne l’ai pas fait, mais là on avait logé une amie quelques jours et ses ongles très rouges avaient fasciné le petit, alors j’avais essayé, les mains et les pieds. Ce n’était pas aussi joli que j’aurais voulu, je n’ai jamais été suffisamment précise pour ces choses-là, les attributs de la féminité, l’épilation, le maquillage, j’aime bien mais à la va-vite, alors ce n’est jamais parfait, toujours un peu raté au fond. Il n’empêche, si on ne s’attardait pas aux détails, cela rendait bien, et dans le reflet de la vitre je pouvais presque imaginer que c’était les mains d’une autre que j’admirais.<br/>C’est à ce moment qu’il est monté dans la rame. En fait, ce n’a pas été lui d’abord, mais deux chiens qui ont sauté à l’intérieur du train, deux corniauds sortis de bouquins pour enfants, un teckel peut-être et un bâtard quelconque, avec des yeux de cocker. Et lui est monté juste après, un type pas très grand, assez trapu, ou alors c’était les couches de vêtements, il fait tellement froid en ce moment. Il avait presque bondi à l’intérieur, et j’ai détourné le regard, à cause de la bouteille de Villageoise débouchée qu’il tenait dans la main. Il est resté immobile, debout, un peu brinquebalant quand le train a redémarré, cherchant son équilibre comme au ralenti, et puis il a dit, d’une voix forte mais sans articuler « Je voudrais un train qui va à Toulouse ! ». J'ai entendu l'inspiration de la dame à côté de moi avant qu'elle lui réponde que c’était le mauvais sens. Je n’osais pas le regarder, comme si j’avais peur de provoquer une réaction. Je m’en suis voulu tout de suite, mais je ne savais pas quoi faire d’autre, j’aurais voulu être comme mon ami Cyril, qui serre la main tout naturellement au mec qui fait la manche en bas de chez lui. Ou comme Claire, la fille aux ongles vernis, elle a été bénévole dans une association pour les sans-abri, elle aurait su quoi dire, ou s’il valait mieux faire comme si de rien n’était. Peut-être que c’était la bonne réaction après tout, peut-être que parfois il ne faut pas nouer le contact, mais j’aurais aimé le savoir, avoir une idée de comment agir. On ne nous apprend rien, pour ce genre de situation, tout ce qu’on sait est transmis de travers, en creux. Ne pas se faire remarquer, ne pas intervenir, ne pas lier contact. Des interdictions, mais quoi faire, on ne le sait pas. Moi, j’avais peur, et je m’en voulais d’avoir peur, je m’en veux d’avoir eu peur, mais je n’ai rien dit, j’ai rangé mon téléphone et j’ai fermé mon sac, et j’ai fait attention de ne regarder nulle part.<br/>J’ai même dû fermer les yeux, parce que quand il s’est mis à crier, j'ai sursauté. Il répétait « Salopes, salopes, vous m’aimez pas », sans s’adresser à personne en particulier, mais les chiens ont déguerpi, on a entendu le bruit de leurs griffes sur le sol, et ils se sont planqués sous les sièges, à l’extrémité du wagon. Il y a eu un silence, et puis « Toi surtout, toi surtout », et il est parti vers les bêtes, je ne pouvais plus le voir mais j’ai entendu le cri, le « kaï » déchirant du chien sur qui on tape, fort. Ça ne ressemble à aucun autre son. J’étais paralysée, comme gamine quand ce sont ces cris qui me tiraient du sommeil. Je me suis demandé si c’était pour ça que je n’arrivais même pas à regarder ce gars, si au final ce n’était pas, plutôt que de mauvais réflexes, un écho trop fort d’enfance, ce mec comme une version plus délabrée de mon père, qui laisse tomber sa rage et sa colère où il peut.<br/>Heureusement, tout de suite, une jeune femme, de mon âge et de ma corpulence, mais plus courageuse que moi, a arrêté le gars, lui a dit qu’on battait pas ses chiens. Il est allé s’asseoir un peu plus loin, par terre, devant les WC. Il y a eu un moment sans un son, ce silence tendu quand personne ne se connaît et que tout le monde attend la suite, l’explosion, en espérant qu’elle ne tombe pas sur nous, mais sur quelqu’un qui saura s’y prendre. Un silence lâche, probablement. Et puis le mec s’est mis à gémir, fort et sans fin « J’ai mal, j’ai mal, j’ai mal » … Je me rappelais le naturel avec lequel j’avais tendu ma tablette de chocolat au lait à mon voisin qui la regardait avec envie, au début du trajet, et tous ces micro-échanges affables que nous avons, toujours, avec nos semblables provisoires. Ce gars, c’était le contraire : plus il faisait du bruit, plus il s'agitait sous nos yeux, et plus il devenait invisible. Avec n’importe qui d’autre, un enfant, un grand-père, j’aurai réagi, nous aurions réagi : mais là, nous nous appliquions tous à l’ignorer.<br/>Le train s’est arrêté dans une gare quelconque, il est sorti. Ses chiens ne l’ont pas suivi, et la jeune femme qui les avait protégés tout à l’heure a appelé le contrôleur, dans l’autre wagon. Il a hélé le gars, qui continuait à s’éloigner, et a attiré les chiens dehors : mais ceux-ci revenaient aussitôt dans le train. Moi, je me demandais : je n’avais rien su faire pour leur maître, même pas une parole, et pour les chiens ? Il ne voulait plus d’eux, et apparemment c’était réciproque : est-ce que je ne pourrais pas les ramener à la maison, et leur trouver des maîtres ? Ils avaient l’air sympa, ces chiens, et ils étaient mignons, pas bien gros, ils seraient sans doute faciles à caser. Benoît allait gueuler, bien sûr, mais il comprendrait ; ça l’emmerderait, mais il approuverait, au fond. Mais le jardin n’est pas clôturé, la route est passante, et je ne voyais pas comment protéger nos poules et nos chats. J’ai hésité, mais je n’ai rien dit, les chiens ont filé à l’opposé de leur maître, le contrôleur a murmuré « j’espère qu’ils ne vont pas se foutre sur les voies », et le train a redémarré.<br/>Personne ne m’avait dit qu’on pouvait se sentir aussi seul hors de la solitude.<br/>Je ne l’aurais pas cru.</p>
<h3>Benoît</h3>
<p>Il faut avouer que ça lui va bien, qu’on se soit séparés. Elle a l’air fatiguée, toujours, mais moins. J’essaie de ne pas lui en vouloir, pour le gosse surtout, même si c’est difficile. Elle doit sourire tout le temps, sauf en ma présence, je fais remonter des vieux souvenirs, et sans doute la culpabilité. Elle pense qu’elle a le mauvais rôle, c’est elle qui a fait exploser la famille, tout ça pour un mec qui a quinze ans de plus qu’elle, une femme et deux gosses. Du coup, elle dit qu’on s’est séparés, pour ne pas assumer le fait qu’elle m’a quitté. Bien sûr, elle n’a pas prononcé ces mots là, mais que voulez-vous répondre quand la femme que vous aimez vous dit qu’elle n’est plus amoureuse de vous, qu’elle meurt à petit feu à vos côtés ? Elle a beau jeu après de dire que c’est une décision commune, comme si on pouvait prendre sereinement la décision de tout foutre en l’air, avec notre enfant au milieu.<br/>Parce que mon rôle, à moi, il est plus facile peut-être ? Le plus dur c’est pas qu’il y ait un autre type, au début je l’ai détestée pour ça bien sûr, mais aujourd’hui je n’en aurais plus rien à faire si elle seulement elle voulait revenir. Ma vie aujourd’hui se découpe en tranches d’une semaine : sept jours de solitude, sept jours avec le gosse et ses questions. J’adorais notre famille, j’adorais qu’on soit trois, être père à côté d’elle. Je ne me reposais pas sur elle, c’est pas ça, je m’occupais de Vincent autant qu’elle, j’ai même changé plus de couches je crois, mais j’aurais pas voulu d’enfant si ce n’était pas avec elle tous les jours. On se le disait souvent, il faut être deux pour faire un enfant, la nature est bien faite, c’est trop de boulot pour quelqu’un tout seul. Un jour, après une nuit horrible où Vincent n’avait pas dormi plus de trente minutes d’affilée, j’avais dit qu’il fallait être au moins deux, et elle avait eu un fou rire, à moitié nerveux mais je m’en fichais, qu’est-ce que j’ai aimé la faire rire.<br/>Quand c’est ma semaine avec le petit, je n’ai aucune patience, j’ai hâte qu’il retourne chez sa mère, et dès que c’est le cas, il me manque à en crever. Elle a l’air de mieux s’en tirer, en tous cas, mais il faut dire qu’elle n’est pas seule quand Vincent est avec moi, elle voit son type, et puis elle va au cinéma, à la piscine, à des concerts … Parfois je me dis que c’est pour ça qu’elle a l’air plus heureuse, pas parce qu’on n’est plus ensemble mais parce qu’elle avait besoin de temps pour elle. D’ailleurs quand le psychologue nous a suggéré que peut-être, Vincent était petit pour valdinguer comme ça d’une maison à l’autre, elle a proposé qu’il aille avec moi. Il faut dire que c’est moi qui ait gardé la maison, elle y tenait aussi. Je crois qu’elle avait l’impression de me voler quelque chose en partant, et qu’elle essayait de ne pas en rajouter. Je pense parfois que ce n’est pas moi qu’elle a quitté, mais notre vie, notre quotidien où on n’était plus que des parents. Elle avait essayé de m’en parler, et j’étais d’accord, mais je me disais que c’était juste une question de temps, le gosse n’aurait pas toujours deux ans et même si on en faisait un autre, il grandirait aussi. C’était juste une phase, un moment dans nos vies, et qu’elle avait voulu, tellement désiré. Je n’ai jamais douté de notre capacité à nous retrouver, après. Et puis comment faire autrement ? On n’est pas parents à mi-temps, à moins de se séparer justement.<br/>Finalement Vincent passe une semaine chez elle puis chez moi, et c’est très bien comme ça, enfin, aussi bien que ça peut l’être dans cette situation. Il a posé beaucoup de questions au début, il avait l’air d’avoir pigé et le lendemain ça recommençait, on se rendait compte qu’il n'avait toujours pas intégré que c’était ça, sa vie, maintenant. Pour de bon. Ça m’a tordu le cœur ; à elle aussi, je pense, mais en plus de la détresse de mon petit garçon, je me revoyais, dans l’état de sidération où j’étais après qu’elle m'ait quitté. Je ne pouvais pas y croire. Je prononçais les mots, pendant des jours j’ai annoncé la séparation à ma famille, j’ai pris des rendez-vous en rapport avec ça, je l’ai même aidée à déménager, mais je continuais à avoir l'impression de rêver. Il m’a fallu des mois pour dire sans y réfléchir avant « je rentre chez moi », et pas chez nous. Maintenant le gamin connaît le rythme, il explique à qui veut l’entendre qu’il est en « garde altérée ». Cette expression-là, on n’en a pas ri ensemble.<br/>C’est quand même devenu une drôle de chose, ma vie. J'habite ici ici parce qu’elle y vit, parce que Vincent doit grandir avec ses deux parents. Et c’est pareil pour elle : on aimerait tous les deux bouger mais pas au même endroit, alors on reste là. Un jour elle revivra avec quelqu’un, sans doute, et même s’il ne sera jamais le père de Vincent, il prendra des décisions qui influenceront la vie de mon fils. Alors qu’on discutait du moindre détail, on était souvent d’accord mais quand même, à partir de quel âge on lui laisse goûter du chocolat, les chaussures d’occasion ou toujours neuves pour qu’elles se fassent à son pied … Finalement même où il vit, et avec qui, ce n’est plus mon affaire, une semaine sur deux.</p>
<h3>Fred</h3>
<p>Je ne sais pas ce qu'il m'arrive, moi qui suis du matin. Je muselle le réveil avant qu'il ne sonne, quand je passe la nuit accompagné je suis toujours le premier debout. Je me lève sans bruit et je prépare du café et des tartines, si on est chez moi je descends chercher des croissants. La plupart apprécie, certaines jouent les coquettes, craignent que je m'enflamme. Les gens voudraient vivre dans des films où chaque geste a une signification et une seule. Elles se tranquillisent quand elles comprennent que je ne vais pas les embarrasser avec de grandes déclarations juste parce qu'on a passé la nuit ensemble. XXX les mecs Les très belles femmes, souvent, s'imaginent ça – parce que je suis petit et un peu rond, elles croient que j'ai gagné le gros lot, que je ne vais plus les lâcher. Je dis les belles femmes, c'est une facilité de langage : celles qui savent qu'elles plaisent. <br/>Moi c'est l'inverse, je sais que je ne séduis pas d'emblée. Personne ne va se retourner sur moi, ou à la limite si je tiens une fille par la taille, parce qu'un couple où c'est elle qui est de loin la plus grande, ça se remarque. A l'adolescence, ça n'a pas été facile, j'étais le bon copain, on ne m'envisageait pas comme un petit ami potentiel. J'avais des amies, plus que les autres gars, mais elles me parlaient surtout de mes potes. En même temps, quand je vois où on en est les uns et les autres aujourd'hui, je ne regrette pas. Les tombeurs du lycée se sont casés très vite, certains sont mariés avec leur copine de terminale. Ils se touchent par habitude, font l'amour comme on nettoie la baignoire. Aussi coincés que nous l'étions à quinze ans. Il faut du temps pour se souvenir que notre corps n'est pas notre possession mais ce qui nous possède.<br/>Benoît, par exemple, mon meilleur pote depuis le collège, est passé par une sale période. A peine trente ans, un môme encore tout petit, et Julie le quitte. Il tombe des nues, il croyait que tout allait bien entre eux, au lit ils ne s'éclataient pas mais il en avait pris son parti. Elle n'avait jamais envie, il trouvait humiliant de toujours demander, il lui semblait qu'elle cédait, pour ne pas en rajouter. A force lui-même la désirait moins, la baise par charité a ses limites. Au fond, je crois que ça ne lui déplaisait pas tant que ça, d'être le plus demandeur des deux, au moins dans sa tête. Ça correspondait bien à son image de la virilité.<br/>Moi, évidemment, j'étais le confident. Devant les autres, il n'ose pas, leur camaraderie s’accommode mal des larmes aux yeux. Oh, ils sont soudés, et même proches, mais ne s'épanchent pas. Ils l'emmènent boire des bières, faire de l'escalade, du vélo. Ils l'occupent, l'empêchent de se laisser glisser dans la déprime, et conspuent sa femme en jouant à qui sera le plus machiste. <br/>Au début, je me conformais presque sévèrement à l'attitude inverse, dans le silence et l'immobilité. Je nous servais un verre, l'écoutais quasiment sans rien dire, ne proposais aucune réponse à ses questions, même quand j'avais mon idée. Je les laissais suspendues entre nous, qu'il puisse les examiner. Quand il commençait à dire que j'avais eu du flair en ce qui concernait Julie, moi qui évite sa compagnie depuis dix ans, je hochais tout juste la tête avec le demi-sourire de celui qui laisse enfin tomber le masque. Non seulement je suis son plus vieil ami, mais il n'y a qu'avec moi qu'il ne se sent pas en compétition, qu'il n'a pas peur d'être moqué. Il ne s'en rend pas compte, c'est une habitude plutôt qu'un jugement, ancrée dès l'adolescence, quand j'étais petit et boutonneux alors qu'il était déjà le beau mec plein de succès. Je ne serais jamais grand et large d'épaules, j'ai cultivé d'autres talents, pour ne pas rester l'éternel oreille attentive des unes et le faire-valoir des autres. Il m'a vu m'étoffer, prendre de l'assurance, sait que mon lit a accueilli un joli boisseau de femmes, et quelques hommes, mais la persistance rétinienne est tenace, et à ses yeux je demeure l'adolescent timide et bousculé.<br/>L'enfance où tout s'enracine n'est pourtant pas immuable, et lui n’est plus mon demi-dieu d'alors. Je n'en revenais pas d'avoir un ami tel que lui, et mon attachement demeure, mais mon admiration s'est teintée de tristesse. Un quasi-puceau, à son âge, malgré sa sublime épouse. Une sexualité d'un autre temps, lumières tamisées et douche obligatoire, et deux ou trois positions. Biberonné au porno, et pour cette raison se prenant pour un caïd – l'image d'un pilon et d'un mortier comme unique horizon. Il a tout à apprendre.<br/>J'ai eu peur que pour lui ce soit trop tard, il est toujours aussi séduisant, les coups d'un soir s'enchaînaient. Il disait sans le penser que je lui ai tout appris. Il ne voit même pas que mes aventures et les siennes n'ont rien en commun. Un étalon à la saillie, une nouvelle jument chaque soir. Je ne le contredisais toujours pas, il essayait de se rassembler ainsi, d'oublier Julie. Et puis si je lui confiais que je n'ai pas toujours pénétré les filles avec qui j'ai fait l'amour, il ne saurait qu'en faire sinon rire. <br/>J'ai beaucoup enchaîné les plans d'un soir jusqu'ici, mais c'était chaque fois une rencontre. Je ne me souviens pas de tous les prénoms, et il y en a quelques-uns que je n'ai jamais connus, on ne s'est pas raconté nos souvenirs d'enfance, de rares fois on s'est à peine parlés, mais c'était, toujours, l'intimité de deux peaux qui se cherchent, deux corps qui veulent s'accorder, se goûter, se reconnaître. Les hommes négligent tellement les femmes, ils ne voient pas qu'en les oubliant c'est à côté de leur propre volupté qu'ils passent. Ne devinent-ils pas que se décharger n'est pas jouir, et comme on s'exalte à caresser ?<br/>Je ne comparerai pas la femme à une fleur qui éclot ou un fruit qui s'épanouit, le folklore érotico-végétal m'a toujours paru niais. Il n'y a rien de plus humain que ce jubilé des peaux, des muscles, des sucs qui nous composent. Ce n'est pas une question de talent, je suis plus bon artisan qu'orfèvre ; pas non plus de don qu'il faudrait recevoir à la naissance, ni d'atouts physiques. Le désir suffit, le désir pourvoit à tout, s'il réside en la faim de combler l'autre et non en la gloutonnerie de se satisfaire. <br/>Certaines redécouvrent qu'elles sont tout un corps qui peut être effleuré, palpé, froissé. Je me souviens d'une Capucine, allongée, soupirante, sur le dos, et qui avait levé une tête interloquée. C'était son nombril frémissant sous ma langue, et elle avait peine à le croire. <br/>Mais le corps des hommes aussi s'appauvrit de ne pas être touché.<br/>Ce goût des corps, de leurs frissons, de leurs sursauts, n'est pas pour rien dans ma position d'éternel célibataire. Il y a aussi les couples de mes intimes, ma petite tribu familière, que j'aime et n'envie pas, dans leurs enlisements qui les éloignent de leurs amis sans les rapprocher de leurs amants. Fils unique, père absent, mes potes sont la seule fratrie sur laquelle je dois veiller. Benoît a été le premier, par lui j'ai connu toute la bande, et on continue à faire famille. Je suis le plus disponible, j'organise les vacances, je m'occupe des cadeaux collectifs, je suis le témoin parfait, le parrain idéal. Certains se chagrinent de mon sort, une vie par procuration paraît-il. Il me semblait que je me tenais à ma place, bouturant nos liens, les élaguant parfois, nous préparant une maturité heureuse. Ils ont tellement besoin d'être rassurés. Ça se voit jusque dans leurs intérieurs qui se ressemblent tous, originaux juste ce qu'il faut, attention à ne pas dépasser. La vie comme un catalogue d'ameublement. Si je ne leur dis pas tout, ce n'est pas que j'ai honte mais parce que je ne veux pas les troubler. Je joue au bon père de famille, je les laisse croire que je m'entraîne avant de l'être vraiment. Qui sait ?<br/>Contrairement à ce qu'ils imaginent, je ne suis pas étanche au sentiment amoureux. J'ai même connu cet arrachement de la passion, et qui est plutôt rare, paraît-il. Frénésie de rencontres, ensuite : de nuances de couleurs de peau, de galbe de fesses, de cris, de gémissements et de silences. Palimpseste de frictions pour recouvrir ce frôlement-là. Je ne l'ai pas oublié, comment j'aurais pu, je me suis oublié, moi, dans d'autres abandons. Les mains des autres comme pansement. <br/>Jusqu'à ce qu'il vienne à moi, déboussolé, meurtri, mais délivré. Aujourd'hui c'est notre première vraie nuit ensemble, finalement. Notre premier matin, et je ne me suis pas réveillé. C'est Benoît qui est parti chercher des croissants.</p>
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<em>Tous droits d'exploitation réservés @Nahi Moreau</em>
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!Jour 5
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Nous sommes le <<print $date.getDate()>> et il est <<print $date.getHours()>> h <<print $mins>>. Il faut attendre le <<print $originalDate.getDate()>> décembre à 7h (heure de Paris).
Encore un peu de patience...
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<div class="texte">
En ce cinquième jour du mois de décembre de l'an 2025 du calendrier grégorien sur Terre, dans le système Salvasulon, dans la galaxie Voie Lactée, je vous emmène dans une autre galaxie nommée Agrimagal, dans le système Maga, sur la planète Lathouor.
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<img alt="Carte de la galaxie" src="media/avent2025/images/Lathouor/carte_01.jpg" />
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La carte de Lathouor :
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<img alt="Carte de la planète Lathouor" src="media/avent2025/images/Lathouor/carte_02.jpg" />
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Cette fois, j'ai préféré mettre l'extrait directement ici, puisque celui qui est sur le site est en français classique et
<hr/>
<p><em>« Je m’appelle Voskoboï. Je suis aujourd’hui le plus vieux Sage du cercle de Lathouor et je dois non seulement guider les Sages du cercle, mais aussi écrire la folie qui a poussé deux personnes à détruire une planète pour que cela ne se reproduise plus jamais. »</em></p>
<h3>Une paix fragile</h3>
Ewena, profitait de son jour de repos pour emmener sa fratrie en ballade. Iels approchaient du lac lorsqu’iels aperçurent le meunier se débattre avec les pâles du moulin qui semblait avoir subi de lourds dégâts lors de la récente tempête. Il leur expliqua qu’il ne parvenait pas à joindre le menuisier et Ewena se proposa de trouver son frère aîné qui travaillait avec le menuisier. Elle ne savait pas où ils avaient été appelés, mais ils étaient partis depuis trois nyctemer à la demande du Sage Wïsaz. Ce dernier pourrait sans doute la renseigner.
La jeune femme laissa ses jeunes adelphes à la garde du meunier. Elle se déshabilla pour ne laisser que la combinaison de facture Veruruisc qui prenait la forme de san portaire et se transforma en un oiseau de la taille d’un merle. Elle vola sans encombre jusqu’à Dyraljarna et se posa directement devant la porte de la maison du Sage.
— Ewena, que fais-tu ici ? demanda ce dernier dès qu’il vit l’oiseau se poser.
La jeune femme oiseau n’avait pas vu le vieil homme caché par le haut buisson. Elle sautilla sur le côté en entendant sa voix avant de reprendre sa forme classique sous le regard amusé du Sage.
— Wïsaz ! Tu m’as fait peur.
— Que veux-tu, Ewena ? Tu sembles avoir parcouru un long chemin.
Elle lui expliqua rapidement la situation. Wïsaz lui sourit avant de lui répondre quelque peu amusé.
— L’éruption solaire bloque toutes les communications depuis an wikōnice2. Tout devrait rentrer dans l’ordre d’ici une dizaine de nyctemer.
— Le meunier ne pourra pas préparer les farines à temps pour le marché. Je dois trouver mon frère pour qu’il puisse lui apporter son aide.
— Ton frère ou le menuisier ? taquina-t-il avec un petit sourire coquin.
— Wïsaz !
— Tes sentiments sont tout à ton honneur, Ewena. Ils sont tous les deux à Varia, un autre moulin a été endommagé. Si tu te dépêches, tu devrais les trouver à l’auberge de Varuljarna, ce soir.
— Merci, Wïsaz.
— Prends cette carte et sauve-toi vite. Ne vole pas, le vent souffle encore fort dans cette contrée. Traverse la forêt pour raccourcir ton chemin. Lorsque tu seras près de l’ancien autel, dépose-y ceci. Tu pourras aussi prendre un peu de repos pendant que la pierre se recharge. Ensuite, tu continueras ta route.
Il sortit une pierre ternie aux reflets verdâtres de sa poche et la lui tendit. Ewena l’admira un instant.
— C’est une pierre de méditation, n’est-ce pas ?
— C’est bien ça. Elle a besoin de se recharger, je n’ai pas pu me rendre à l’ancien autel à cause de la tempête.
— J’irai avec plaisir, Wïsaz. C’est un grand honneur. Pourras-tu m’apprendre à l’utiliser ?
— Tu médites aussi bien que moi, Ewena. Tu es puissante. Tu n’en as pas besoin. Elle ne sert qu’aux séances collectives afin de canaliser chaque personne présente.
Devant son regard interrogateur, le Sage continua.
— Je continuerai à t’apprendre, tu m’aideras à préparer la prochaine séance. En attendant, n’oublie pas de méditer lorsque tu seras près de l’autel, ça t’aidera à reprendre des forces. Varuljarna n’est pas tout près. Tu sais comment fonctionne l’autel, n’est-ce pas ?
— Je t’ai vu procéder au temple.
— Alors tu sauras comment la recharger. Vas-y, maintenant.
La jeune femme le remercia et partit aussitôt sur le sentier qui menait à la route principale. Elle passa chez elle et emporta un petit sac avec quelques affaires avant de suivre la route qui menait à la forêt.
Lorsqu’elle arriva enfin au centre de la forêt, elle sentit sa puissance s’accroître. Elle méditait souvent à l’autel de Dyraljarna où elle se rendait régulièrement, mais jamais auparavant, elle n’avait ressenti une telle sensation. Elle s’arrêta respectueusement devant l’autel ancestral. Il s’agissait d’une table ronde entourée de sièges de pierre. Une pierre singulière prenait place au centre. Beaucoup d’histoires se rapportaient à cet endroit. D’après les contes anciens qui dataient d’avant la séparation, la table servait au Conseil des Sages qui régissait tous les peuples. Iels auraient appris, ici même, la folie qui avait mené à la guerre. Elle caressa délicatement la pierre et déchiffra avec difficulté les entrelacs qui en ornaient le pourtour. Le temps avait abîmé les gravures, mais elle parvint à trouver l’arc maître. Elle fit glisser le panneau qui recouvrait le tableau de contrôle. Après s’être remémorée comment le Sage manœuvrait la table, elle l’imita. Un petit support se leva de quelques ðecœmítrónae3, elle y déposa la pierre verdâtre et appuya sur d’autres symboles. Une rainure se dessina et le support la suivit jusqu’à se positionner au centre de la table avant de s’élever d’environ deux mítrónae. Des faisceaux lumineux relièrent les bords du support et çauz de la table. Chaque faisceau alluma à son tour une rainure qui rejoignait le centre et semblait descendre sous la table. Elle contempla alors la pierre qui scintillait. Elle resta admirative quelques instants encore, troublée non seulement parce qu’elle savait comment fonctionnait la table, alors qu’elle n’avait jamais vraiment remarqué quels symboles le Sage manœuvrait à Dyraljarna, mais aussi par les sensations de puissance qu’elle ressentait. Elle prit finalement place sur le siège et se mit en position de méditation, comme Wïsaz pouvait le faire. Elle se détendit plus qu’à l’accoutumée et ressentit des sensations étranges. Il lui sembla entendre des voix lointaines. Elle resta ainsi un long moment en essayant de comprendre ce qui se passait. Il lui semblait que sa puissance ne cessait d’augmenter et elle perdit connaissance avec cette sensation étrange.
Dans son rêve, elle entendit des voix encore inconnues. Ce n’étaient pas les Einfölsálae, elle en était certaine. Elle les avait déjà entenduz et iels ne parlaient pas de cette façon. Lorsqu’elle comprit qui s’adressait à elle, elle en fut particulièrement émue.
— Je m’appelle Haldisa, je suis l’une des Davika. Eliška, Muskan, Nabushezibanni, Kanila et moi-même ne pouvons plus tolérer les agissements des Galdramadur qui dirigent Haïdadainkel. Iels ont déjà détruit une fois cette planète, notre planète. Ewena, tu dois prévenir l’homme qui vient de l’extérieur, comme vous les appelez. L’heure où il va devoir se révéler approche. Çauz qu’il a fuis approchent aussi à grands pas. Iels veulent ces terres encore fertiles et ne tarderont plus à détruire le champ de force qui protège la zone. Une fois encore, iels refusent de nous écouter. Iels ont de nouveau une arme de destruction. Nous sommes impuissanz. Tu dois agir. L’extérieur doit agir. Le Sage nommé Wïsaz pourra t’aider.
Quelques images de la cité interdite apparurent dans son rêve, celle des terres dévastées suivit aussitôt.
Ewena resta dans un état de transe encore quelques instants avant que les Endánlíkae la laissent revenir dans la réalité. Elle mit un long moment avant de reprendre totalement possession de ses moyens. Elle n’était même pas certaine que ce ne soit pas qu’un rêve. Pourquoi les Davika seraient-iels entræs en contact avec elle ? Les Sages rêvaient souvent de pouvoir communiquer avec auz4, elle n’était pourtant pas l’une des leurs. Elle était toujours absorbée dans ses réflexions lorsque le support coupa la liaison avec la table et redescendit à son niveau. Il amena ensuite la pierre rechargée devant la jeune femme. Elle brillait de divers reflets verts. Ewena la prit délicatement et sentit une douce chaleur l’envahir. À cet instant, elle fut certaine qu’il ne s’agissait pas seulement d’un rêve.
Elle ne pouvait plus s’attarder, elle devait rejoindre le menuisier au plus vite. Elle comprit aussi pourquoi elle avait su dès qu’elle avait croisé son regard qu’il était un extérieur. Rien ne le laissait supposer. Lors d’une séance de méditation, il lui avait semblé que les Endánlíkae le lui avaient confirmé, sans jamais en avoir été certaine. Jeoffrey, son frère aîné, était entré en apprentissage auprès de Denoël quelques gaeran5 plus tôt. Elle profitait de rendre visite à son frère pour voir le menuisier avec qui elle s’entendait très bien. Elle n’avait jamais fait part de ses sentiments à quiconque, mais elle savait que Wïsaz l’avait deviné.
Ewena remit la table en place et vérifia que tout était calme. Les instruments magnétiques n’étaient d’aucune utilité tant que durerait l’éruption. Elle coupait tous les appareils pendant une quinzaine de nyctemer touz les deux gaeran, mais elle permettait aussi de recharger la terre d’après les Sages. En y repensant, il lui sembla qu’à son approche la table scintillait. Elle avait vu la table, une fois lorsqu’elle était enfant et qu’elle s’était perdue en forêt. Dans son souvenir, elle était terne.
Après avoir repéré le chemin sur la carte, elle pressa le pas. Le sentier lui sembla interminable. Elle arriva finalement à un embranchement non signalé. Elle réfléchit un instant et suivit le chemin de droite. Elle marcha plus de deux quart6 avant d’arriver à la frontière. Jamais, elle n’était allée aussi loin. Seulz quelques gardes venaient vérifier l’état des modules qui créaient le champ de protection. La forêt était en surplomb de l’ancienne vallée. Le ciel dégagé et la luminosité à son apogée lui permirent de distinguer les terres ravagées où quelques végétaux tentaient de reprendre leurs droits. Elle scrutait l’horizon sans pouvoir détacher son regard de ce spectacle de désolation. Elle apercevait les tours luisantes de Haïdadainkel qui reflétaient le soleil, comme elle l’avait entendu dans les contes que les ancians Galdramadur avaient amenés avec auz lors de leur fuite. La légendaire cité et ses tours de lumière. C’est alors qu’elle aperçut des engins parfaitement inconnus. Ils semblaient nombreux. Elle tenta vainement de distinguer plus de détails. Elle se souvint de quelques images transmises par les Davika et un frisson la parcourut. Les engins semblaient s’être arrêtés. Une explosion illumina le ciel et l’obligea à fermer les yeux. Elle fut tout de même étourdie par la lumière et le bruit que le champ de protection avait pourtant atténué. Personne n’avait dû l’entendre ni la voir depuis les zones habitées. La forêt cachait très bien la zone interdite. Elle protégeait les habitanz des radiations et de tout ce qui pouvait venir de la zone dévastée.
Dès qu’elle eut retrouvé ses facultés, elle scruta la vallée. Un immense cratère remplaçait les quelques végétaux qu’elle avait aperçus juste avant. Des bruits étranges qui semblaient provenir du champ de force la sortirent de sa contemplation. Elle s’approcha de celui-ci et distingua de petits objets qui tentaient de pénétrer la zone. Le champ de force les détruisait au fur et à mesure, mais la quantité d’objets déjà au sol ne lui laissait présager rien de bon. Elle ne pouvait pas en récupérer un pour l’amener au Sage. Elle attrapa alors son carnet et un crayon pour retracer le plus précisément possible ce qu’elle voyait. Par chance, les objets étaient tombés sous différents angles et elle put les dessiner assez fidèlement.
Le nuage de poussière que l’explosion avait soulevé l’empêcha de revoir la cité interdite. Elle rebroussa alors chemin, retrouva l’embranchement et emprunta l’autre sentier pour finalement arriver à l’orée de la forêt. Elle courut aussi vite que ses jambes le lui permirent. Elle puisa dans sa puissance pour trouver le souffle et la force nécessaire pour filer jusque Varuljarna. Elle n’arrêta sa course que lorsqu’elle fut devant l’auberge. Elle bouscula le client qui en sortait au moment où elle poussa la porte. Il n’eut que le temps de la retenir alors qu’elle balbutiait quelques excuses.
Le menuisier attiré par le bruit releva la tête et aperçut la scène. Il se leva aussitôt et incita Jeoffrey à l’imiter. Ce dernier remercia l’inconnu et porta sa sœur à leur table. Le menuisier discuta un instant avec l’aubergiste avant de les rejoindre.
Jeoffrey tentait vainement de réanimer la jeune femme. Ses yeux étaient toujours ouverts, mais elle ne réagissait pas.
— Elle a trop puisé dans sa puissance. Montons-la dans la chambre !
Denoël fit signe à l’aubergiste de les suivre. Jeoffrey déposa Ewena sur l’une des chaises, puis humidifia ses lèvres. L’aubergiste les rejoignit quelques instants plus tard avec un pichet d’eau fraîche, un repas et quelques plantes.
Jeoffrey peinait à cacher son inquiétude. Si sa sœur avait pris un tel risque, quelque chose de grave devait se passer. Il fouilla dans le sac qu’elle avait amené et découvrit la pierre ainsi que le carnet. Denoël préparait une décoction avec les plantes pendant que son apprenti feuilletait le carnet. Il remarqua les dessins que Jeoffrey ne comprenait pas. Il tressaillit en les examinant discrètement.
— Que se passe-t-il, maître Denoël ?
— Rien. Rien du tout. J’ai seulement peur pour ta sœur. Elle est très faible. J’espère que ces plantes sauront lui redonner des forces rapidement. Elle n’a pas pris autant de risques sans raison.
Jeoffrey le dévisagea ; Denoël avait blanchi et il n’était pas dupe. Il se doutait que ces dessins lui rappelaient quelque chose. Ils avaient forcément une signification. Il avait, un jour, surpris une conversation entre Denoël et le Sage Voskoboï. De ce qu’il avait entendu, il en avait facilement déduit qu’il venait de la cité interdite, mais n’en avait jamais parlé. Voskoboï considérait Denoël comme son frère et s’il lui faisait confiance, il n’avait aucune raison que lui-même fasse autrement.
Denoël termina sa préparation en silence. Il approcha d’Ewena et lui expliqua doucement comment il allait procéder. Il demanda à Jeoffrey de passer derrière elle et de tenir sa tête bien droite.
— Je vais mettre cette décoction dans ta bouche. Elle n’est pas très ragoûtante, mais tu vas devoir la garder un moment. Les principes actifs vont être absorbés et tu retrouveras un peu de force. Je pourrai ensuite m’introduire dans ton esprit pour te transmettre un peu de ma puissance. Surtout, reste calme.
— N’est-ce pas dangereux ?
— N’aie aucune crainte, je l’ai déjà fait. Elle ne risque rien. Jeoffrey, je serai aussi affaibli, tu devras veiller sur nous deux un petit moment. Quoi qu’il arrive, lorsque je serai dans son esprit, ne nous sépare pas. N’interviens pas. Empêche quiconque d’intervenir. Là, ce serait dangereux.
Le regard du jeune homme trahissait ses craintes et Denoël lui sourit. Il comprenait aisément l’appréhension de son apprenti.
— Fais-moi confiance, Jeoffrey. Elle est à bout de force et n’y arrivera pas toute seule.
En faisant cela, Denoël savait qu’il trahissait en partie ses origines, mais après tout il y avait aussi des Galdramadur dans la zone protégée. Iels étaient les seulz à pouvoir pratiquer une telle opération.
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!Jour 6
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Aujourd'hui, nous resterons sur Terre et découvrirons les agissements du marquis Stockman qui avait donné du fil à retordre à Jack et à la section spéciale des Nations Unies. Touz le pensaient disparu jusqu'à ce qu'il reprenne du service lors d'une soirée qui se voulait festive...
<h3>Prologue</h3>
<em>Mars — mai 1987</em>
Le Veillorz et l’équipe de Catherine avaient monté une opération d’infiltration pour démanteler le réseau du marquis Stockman. Catherine avait été recrutée comme serveuse dans un restaurant d'auberge qui servait de couverture pour ses activités. Il s’en servait pour blanchir l’argent de ses trafics. L’auberge, très réputée, était située dans un petit village près de Bruxelles. Le marquis avait fait exécuter une jeune femme Britanéen qui était serveuse et cherchait une remplaçante. Sa réputation disait qu’il aimait les belles femmes qui n’avaient pas froid aux yeux.
Catherine avait passé deux semaines à se préparer. Ernest Robicheau était un bon ami de Jack et avait enseigné à Catherine tout ce qu’elle devait savoir. À l’époque, il tenait un grand restaurant parisien. Catherine avait une couverture parfaite, tous ses diplômes étaient en règle, les photos de promos avaient été modifiées avec soin par Jenkins et ses références étaient toutes vérifiables. Comme prévu, Stockman ne résista pas au charme d’une belle brune aux yeux bleus qui se présenta à sa table sans y être invitée. Alex avait été réticent à l’idée que son épouse avait émise, mais il savait aussi qu’il était inutile de discuter puisqu’elle avait décidé de prendre le risque. L’opération avait été montée avec soin, Baptiste, Charlie, et l’équipe de Jack, constituée à l’époque d’Amanda, Taïn et Nargesse suivaient tous les faits et gestes de Catherine. Amanda lui avait implanté un communicateur cérébral qui leur permettait de voir ce qu’elle voyait, d’entendre ce qu’elle entendait et de pouvoir lui transmettre des informations directement dans son oreille interne.
Catherine était entrée dans le restaurant et avait demandé une table. Le restaurant était bondé. Elle avait repéré le marquis sur une table située près de la porte qui menait aux toilettes. Elle connaissait le profil de cet homme, d’origine Britanéen. Alex avait étudié toutes les informations que Jack, l'Ordre de Valaquenta et les Nations Unies avaient pu récolter. Même si le dossier restait mince, il avait eu assez de matière pour faire le profil de cet homme. Touz les trois avaient fait une affaire personnelle de Stockman. Aucan d’auz n’avait pu oublier la décision que le Veillorz avait été contraint de prendre pour soulager Ísdís, une petite fille agonisante à cause de la cupidité de personnes telle que celui qui se faisait appeler le marquis Stockman.
Rien n’avait été laissé au hasard. Le logement que la capitaine occupait à Bruxelles était situé dans une maison transformée en deux appartements. Un placard de la salle de bains menait au sous-sol qui lui-même donnait sur un tunnel qui ramenait deux pâtés de maisons plus loin, dans une maison semblable. Une fois rentrée à son appartement, elle se rendait à la salle de bain, mettait en marche le dispositif permettant de faire croire qu’elle était bien là. Puis elle rejoignait l’autre maison d’où elle se téléportait et rentrait chez elle s’occuper de sa fille. Le téléphone passait par le réseau de la base Cooper. Jack avait installé une annexe de son quartier général dans la deuxième maison pour le temps de l’enquête.
Catherine s’était dirigée vers les toilettes et avait repéré le garde du corps du marquis, assis à la table adjacente à la sienne, qui surveillait tous les faits et gestes des clienz, sauf de çauz qui sortaient des toilettes. Elle était restée quelques instants avant de ressortir et de s’asseoir directement en face du marquis avant même que son garde du corps n’ait eu le temps de réagir.
— Bonjour, monsieur, je sais que vous cherchez une serveuse, je suis la personne qu’il vous faut !
Orlando s’était placé derrière elle. Le marquis, d’abord surpris, avait baissé la garde en voyant les beaux yeux bleus de son interlocutrice. Il renvoya son garde du corps. Aucan clienx ne remarqua quoi que ce soit.
— Vous ne manquez pas de culot, mademoiselle ! répondit-il un petit sourire aux lèvres.
Elle sut à cet instant qu’elle avait réussi à capter son attention et qu’elle aurait la place.
— J’ai vu votre annonce, je n’ai entendu que du bien de ce restaurant et j’ai besoin de ce boulot. La fin justifie les moyens.
— Qu’est-ce qui vous fait croire que vous répondrez à mes attentes ?
— J’ai fait une très bonne école d’hôtellerie, je sais prendre des commandes, les servir et faire patienter les clients lorsqu’il y a du retard en cuisine. J’ai de très bonnes références que je peux vous procurer dans l’heure et, par-dessus tout, je suis libre de suite.
— Si vous avez autant de talents, pourquoi cherchez-vous du travail, ici ? D’autres restaurants plus réputés que ma modeste auberge cherchent du personnel. Leur salaire est bien plus attrayant que ce que je peux vous offrir.
— J’ai travaillé dans un grand restaurant français, mais je veux venir travailler ici près de Bruxelles. Je connais votre auberge et sa réputation. Je préfère travailler dans une auberge que dans un simple restaurant. Pour faire simple, je veux travailler ici et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour y parvenir. Je vous plais et vous cherchez une serveuse…
— Vous n’avez pas froid aux yeux et c’est une qualité que j’apprécie. Effectivement, vous me plaisez bien, mais avant d’embaucher quelqu’un je veux savoir d’où il vient et je lui fais passer des tests, ce sera valable pour vous aussi. Comme vous le dîtes vous-même, c’est un établissement de standing, je ne peux pas me permettre de vous embaucher uniquement pour vos beaux yeux et vos références.
— Je n’en attendais pas moins de vous, monsieur Gianeli. Voici mon CV.
Stockman le lut avec attention. Il lui posa quelques questions techniques et elle remercia intérieurement Ernest de l’avoir si bien préparée. Qu’elles qu’aient été ses activités annexes, cet homme connaissait parfaitement son travail et tenait son auberge de main de maître.
— Alors, finissez votre repas et présentez-vous, ce soir, à dix-sept heures. Je vais contacter M. Robicheau par sécurité, mais je vous prends à l’essai pour le reste de la semaine. Ne me décevez pas !
— N’ayez aucune crainte à ce sujet.
Le jour où l’assaut fut décidé, Mme Stockman était venue au restaurant avec sa fille. Elle allait pousser la porte lorsqu’un jeune homme, au service du marquis depuis peu, lui ouvrit pour la faire entrer. Il ne la connaissait pas. Il lui offrit un large sourire et un compliment. Peu habituée à ce qu’on la remarque, elle lui sourit en retour. Stockman était dans le fond du restaurant, à sa place habituelle. Il discutait avec l’un de ses fournissaires. Catherine préparait les tables pour le service du midi. Le marquis recevait régulièrement ses fournissaires dans le restaurant. Iels étaient toujours présentæs comme des commerciauz dans diverses branches de la restauration. Touz étaient courtoiz et poliz et paræs de beaux costumes, rien ne les distinguait des vraiz représentanz de commerce. Le marquis était très discret et parlait toujours à voix basse lorsqu’il négociait les produits. Il prétextait avoir peur de la concurrence. Seulz quelques privilégiæs pouvaient rester dans le restaurant lorsqu’il recevait. Catherine avait acquis sa confiance et en faisait partie. Cela faisait trois mois qu’elle travaillait pour lui. Il avait enquêté sur elle, l’avait fait suivre et avait conclu qu’il ne craignait rien d’elle. Elle remplissait parfaitement les fonctions qu’il lui avait confiées.
Le marquis avait remarqué l’attitude de sa nouvelle recrue et celle de sa femme. Il ne dit rien, continua sa conversation et lorsque son fournisseur prit congé, il rejoignit sa femme et sa fille, après avoir discuté quelques instants avec Orlando qui parut contrarié. Il lui confia l’enfant et emmena sa femme et le jeune homme à la cave. Il ressortit quelques minutes plus tard, suivi de sa femme en pleurs, le visage tuméfié et en sang. Le corps du jeune homme fut retrouvé percé de deux balles après que l’équipe de Baptiste et Charlie ait investi les lieux. Il envoya sa femme se nettoyer le visage et s’occupa de sa fille, comme si de rien n’était. Il la faisait sauter sur ses genoux et lui racontait une histoire de chevaux. Il déjeuna avec elles et elles repartirent avant le service de midi. Ce jour-là, le marquis attendait une livraison de l’un de ses fournissaires. Il s’agissait de nouveaux produits exotiques qu’il voulait goûter avant de les proposer au menu. Les caisses contenaient non seulement des denrées alimentaires, mais aussi et surtout des objets auxquels il avait l’air de tenir tout particulièrement. Il devait s’agir de pierres aux propriétés extraordinaires et d’une grande beauté. Catherine avait pu cacher des micros dans le restaurant près de la table où il concluait ses affaires. Elle flirtait un peu avec le marquis, lui amenant des collations et le flattant comme il aimait, ce qui lui permettait d'approcher de la table où il se trouvait sans éveiller de soupçons.
Orlando n’avait pas été dupe à l’époque et avait fait la relation entre la nouvelle serveuse qui draguait son patron et la descente le jour de la livraison. Il l’avait prise en otage lorsque les forces spéciales étaient entrées. Il avait été étonné qu’iels soient si peu nombreuz. Alex était entré par la porte de devant avec Baptiste et une partie de l’équipe, pendant que Jack, Charlie et le reste de l’équipe investissaient les lieux par l’arrière. Il tenait Orlando en joue, mais ne pouvait pas l’atteindre sans blesser Catherine. Elle ne pouvait pas se téléporter sans l’emmener avec elle. Ce fut Baptiste qui disparut pour réapparaître derrière Orlando. Il attrapa par surprise le bras qui tenait l’arme. Une balle se logea dans le plafond. Baptiste tenta d’immobiliser Orlando sans utiliser ses connaissances. Catherine était à terre, il l’avait poussée pour essayer de se dégager de son agresseur. Alex releva son épouse. Baptiste reçut un mauvais coup et tomba à la renverse, Orlando en profita pour viser de nouveau Catherine en l’insultant. Alex lui jeta un regard assassin et tira deux balles. La première arracha trois doigts à Orlando et la deuxième lui fit lâcher son arme.
<h3>Repas de fin d'année</h3>
<em>Juin 1999</em>
Solène avait rencontré Jack au mois de mai et Alex avait retrouvé son vieil ami. Depuis sa rencontre avec le Veillorz, Solène était éblouissante, souriante et plus forte que jamais. Alex connaissait bien le charisme de Jack et n’avait aucun mal à comprendre comment elle était tombée sous son charme. Il ressentait de l’admiration pour elle qui était capable de concilier travail, études et vie privée. Elle attendait avec impatience la fin de ses études pour se consacrer uniquement à son travail et à Jack. Elle avait réussi ses examens avec brio, il ne lui restait que le bal de la promo auquel Alex l’avait obligée à assister. Leurs journées n’étaient pas de tout repos depuis qu’iels étaient rentræs de la mission sur l’île, une soirée de détente leur ferait à touz le plus grand bien. Iels devaient en sus gérer une lieutenante stagiaire particulièrement incompétente et imbue de sa personne. Elle ne supportait pas qu’une personne plus jeune et plus gradée qu’elle lui apprenne son métier et l’évalue. La tension était régulièrement palpable entre les membres de l’équipe et Laptev.
Le début des vacances scolaires annonçait aussi le repas annuel de l’équipe de Baptiste et Charlie qui se déroulait sous couvert du club de gymnastique. Iels avaient mis ce stratagème en place quelques années plus tôt pour que Solène n’ait pas à fournir d’explication à ses camarades de classe. Son travail aux archives ne lui permettait pas d’expliquer sa force physique et ses absences régulières, par contre plus personne ne lui posa de questions lorsqu’elle leur annonça son appartenance au club.
Cette année, Baptiste avait organisé le repas annuel au même endroit que celui de la promo de Solène, sur une péniche restaurant. Alex pouvait ainsi la protéger tout en gardant Samantha près de lui. Elle était en vacances et iels profitaient de ces moments privilégiés pour se retrouver. Solène était très proche de Sam et iels passaient beaucoup de temps ensemble. Jack les accompagnait dès qu’il le pouvait.
Repas de fin d’année
scn1
La soirée s’annonçait plutôt bien pour Solène. Jack l’avait rejointe chez elle, la veille au soir, et iels avaient passé une partie de l’après-midi avec Alex et Samantha. Il avait accepté de troquer son costume du XIXe siècle contre un smoking noir qui lui allait à ravir. Solène avait dû revêtir une robe de soirée dans laquelle elle se sentait mal à l’aise, ainsi que des escarpins. Elle n’avait pas l’habitude de ce genre de tenue, mais sa mère était si heureuse de lui offrir qu’elle n’avait pas eu le cœur de lui refuser ce présent. La jeune femme qui ne vivait déjà plus chez ses parents depuis quelques années, avait sa propre maison et travaillait.
Elle rejoignit ses camarades de classe, affublée de ce déguisement. Lorsqu’elle franchit le seuil de la péniche, elle ne put s’empêcher de sourire devant le regard incrédule de plusieurs membres de l’équipe de Baptiste et surtout devant le regard empli de désir de Jack. Elle salua ses compagnauz d’armes. Charlie qui avait dû se rendre dans une communauté de Géanx pour résoudre un conflit était absent. Solène put choisir une place qui lui permettait de garder un œil sur Samantha. Touz craignaient qu’elle fût toujours en danger. Même s’iels pensaient que Watson n’avait pas survécu à ses blessures, iels craignaient toujours que ses complices cherchent à la retrouver. Alex, Hadrien, Baptiste et Jack étaient armés. Aucan autre membre de l’équipe ne l’était et touz avaient pour ordre de ne pas intervenir quoi qu’il se passe. Leur anonymat était précieux. Solène savait que Baptiste et Charlie n’avaient gardé dans l’équipe que les personnes en qui ils avaient une totale confiance, les autres avaient été mutæs.
La péniche largua les amarres et les lumières baissèrent jusqu’à donner une ambiance tamisée. L’animation commença dès que l’apéritif fut servi. Il y avait la grande table du club, les deux tables occupées par la promo et une table de cinq hommes ainsi que quelques autres occupées par des couples. L’animateur déambulait entre les tables, choisissait des personnes au hasard et les envoyait sur la piste en prenant soin de choisir an cavalieræ au passage. Compte tenu du peu de femmes, elles furent souvent mises à contribution. Solène pouvait surveiller Samantha qui devait se prêter au jeu aussi souvent qu’elle. À son grand étonnement, la jeune capitaine découvrit les talents de danseur de son mentor qui lui offrit un tango mémorable. Hadrien tenta le rock’n’Roll, l’entendre s’excuser tous les deux pas l’amusa beaucoup. Baptiste et Jack valsaient admirablement bien. Baptiste lui avoua avec un petit clin d’œil entendu que Charlie aimait danser. Le plus difficile fut de ne pas embrasser Jack à la fin de la danse.
L’entrée leur permit de se reposer quelques trop courtes minutes et l’animateur reprit aussitôt son jeu où il l’avait laissé. Solène dansait avec l’un des cinq hommes lorsque la péniche s’arrêta soudainement. Elle perdit l’équilibre et se rattrapa à son cavalier qui l’enlaça pour lui éviter de choir. Il portait une arme semi-automatique parfaitement cachée par la coupe ajustée de son costume. La jeune femme maîtrisa la surprise et il ne fit aucune remarque. Elle le remercia, il lui sourit gentiment et iels reprirent la danse. L’animateur ne prêta pas attention à cet arrêt inattendu. Hadrien dansait non loin d’auz et Solène profita de la fin de la prestation pour lui indiquer discrètement de la rejoindre sur le pont. Elle se posta près des toilettes afin de surveiller la salle et Junior la rejoignit un instant après. Elle commençait son récit lorsque Fabien sortit des toilettes et les surprit presque enlacæs.
— Je vois qu’on ne s’ennuie pas au club, leur lança-t-il avec un clin d’œil.
— Qu’est-ce que tu croyais, Fabien ?
— La gym tisse des liens, ajouta Hadrien en passant son bras autour de la taille de la jeune femme.
— C’est ce que je vois, bonne soirée.
Fabien s’éloigna et Hadrien recula lorsque l’un des hommes en noir se rendit aux toilettes. Solène attrapa la tête de son collègue pour lui murmurer quelques mots à l’oreille sans attirer l’attention. Hadrien était à peine plus âgé qu’elle. Personne ne remarquerait deux jeunes personnes qui flirtent lors d’une soirée. Ce n’était pas la première fois qu’il se faisait passer pour son petit-ami.
— L’homme avec qui j’ai dansé est armé. La péniche n’aurait jamais dû s’arrêter. Préviens les autres qu’il se passe quelque chose. La danse vient de finir, rentrons en nous fondant dans la foule.
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!Jour 7
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Aujourd'hui nous serons encore sur Terre que nous parcourrons pour tenter de rallier tous les peuples qui y vivent et afin d'empêcher les frères Watson d'arriver à leur fin.
Je vous laisse découvrir L'Année Perdue sous forme de nouvelle visuelle pour changer un peu. Vous pouvez télécharger le fichier<a href="https://hidrive.ionos.com/share/sq-0i30o0m" target="_blank" title="lien téléchargement temporaire demo annee perdue renpy"> par ici.</a> Ce lien vous mènera vers mon partage professionnel sécurisé sur des serveurs européens qui respectent la RGPD. Vous avez le choix entre le fichier PC (linux/windows) et le fichier pour Mac. Une fois récupéré, il suffit de le décompresser en doubli cliquant dessus et ensuite de lancer le fichier exe sous windows, sh sous linux, etc.
C'est la démo du futur jeu, elle reprend le premier chapitre. Les illustrations datent de quelques années maintenant et certaines mériteraient un petit coup de renouveau, mais je les aime bien aussi comme ça, on verra quand je ferai la suite de l'histoire sous ce format. La version anglaise laisse à désirer, je ne l'ai pas mise à jour avec la version de ma traductrice.
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Aujourd'hui nous allons voyager dans l'espace, mais aussi dans le temps à travers la découverte des trahisons de certaines personnes et des conséquences de ces dernières. La jeune génération sera-t-elle à la hauteur pour aider leurs parents ? Que vont-iels découvrir dans leurs différents périples ?
<a href="https://loumorens.com/stories/trahisons-extrait.html
" title="extrait de Trahisons" target="_blank">Lire l'extrait</a>
<iframe title="Trahisons, le tome 2 du cycle des Mémoires d'un "Veilleur"." width="560" height="315" src="https://video.liberta.vip/videos/embed/mNCwhS57wdJQ9dBXN92CPV" style="border: 0px;" allow="fullscreen" sandbox="allow-same-origin allow-scripts allow-popups allow-forms"></iframe>
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!Jour 9
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</td>
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Nous sommes le <<print $date.getDate()>> et il est <<print $date.getHours()>> h <<print $mins>>. Il faut attendre le <<print $originalDate.getDate()>> décembre à 7h (heure de Paris).
Encore un peu de patience...
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Aujourd'hui nous allons voyager dans l'espace pour découvrir une station spatiale : GS5, visiter la base principale des Veillorz et visiter une autre planète : Métanélie, autrefois si accueillante. Que lui est-il arrivé ?
<a href="https://loumorens.com/stories/metanelie-extrait.html
" title="extrait de Métanélie" target="_blank">Lire l'extrait</a>
<iframe title="Métanélie, le tome 3 du cycle des Mémoires d'un "Veilleur"." width="560" height="315" src="https://video.liberta.vip/videos/embed/8oMBW5dETjGmzMJGQDezWc" style="border: 0px;" allow="fullscreen" sandbox="allow-same-origin allow-scripts allow-popups allow-forms"></iframe>
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!Jour 10
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Encore un peu de patience...
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Aujourd'hui nous allons voyager dans l'espace et de novueau dans le temps. Comprendre comment les décisions du passé ont une influence sur le présent et inversement. Et oui, les voyages temporels impliquent de grandes responsabilités...
Première règle : <em> Quoi que l’on puisse découvrir, quelles que soient les possibilités mises à notre disposition à ce moment, an Veillorz n’a pas le droit d’interférer avec le passé ! Jamais !</em>
Deuxième règle : <em>Ne jamais croiser sa ligne temporelle.</em>
<a href="https://loumorens.com/stories/presentpasse-extrait.html" title="extrait de Entre présent et passé" target="_blank">Lire l'extrait</a>
<iframe title="Entre présent et passé - Tome 4 - Mémoires d'un Veilleur/Veillorz" width="560" height="315" src="https://video.liberta.vip/videos/embed/ib7ss5iG6yAsMfeXVt3s5U" style="border: 0px;" allow="fullscreen" sandbox="allow-same-origin allow-scripts allow-popups allow-forms"></iframe>
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!Jour 11
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Aujourd'hui un petit focus sur mon compositeur. Celui qui, depuis des années, compose toutes les musiques pour mes films, trailers, jeu, etc.
Vous pouvez trouver trois de ses albums sur Bandcamp et ses vidéos sur youtube.
Je vous mets les liens directs vers les albums en écoute libre. Si vous aimez et si vous le pouvez, n'hésitez pas à l'acheter pour l'artiste.
<iframe style="border: 0; width: 350px; height: 470px;" src="https://bandcamp.com/EmbeddedPlayer/album=1741468648/size=large/bgcol=333333/linkcol=0f91ff/tracklist=false/transparent=true/" seamless><a href="https://sergelongoulet.bandcamp.com/album/ema-s-guhetjanna">þema söguhetjanna de Serge Longoulet</a></iframe>
<iframe style="border: 0; width: 350px; height: 470px;" src="https://bandcamp.com/EmbeddedPlayer/album=2012667184/size=large/bgcol=ffffff/linkcol=0687f5/tracklist=false/transparent=true/" seamless><a href="https://sergelongoulet.bandcamp.com/album/vegur-farinn">vegur farinn de Serge Longoulet</a></iframe>
<iframe style="border: 0; width: 350px; height: 470px;" src="https://bandcamp.com/EmbeddedPlayer/album=3565654064/size=large/bgcol=ffffff/linkcol=0687f5/tracklist=false/transparent=true/" seamless><a href="https://sergelongoulet.bandcamp.com/album/imasuugtua">Imasuugtua de Serge Longoulet</a></iframe>
Et ici, vous retrouverez sa chaine avec ce morceau à écouter au casque pour avoir le son binaural. C'est un projet collaboratif pour lequel j'ai eu la chance de faire les animations 3D en créant une ville futuriste avec des reliques d'ancienne ville. C'était ma première création sous unreal engine. Le temps nous était compté pour sortir le morceau à temps pour le concours auquel il était destiné, d'où les petits problèmes de tectures qui ne sont pas toujours de la même qualité.
L'intégration Youtube ne fonctionnant pas avec Twine, <a href="https://youtu.be/8I2yZbRwh2U?si=6WtFfcaZbUqzIWoC" target="_blank">voici le lien pour visualiser la vidéo </a>
Vous pouvez retrouver ici la liste des gagnants de ce concours : https://www.gpu.audio/newsfeed/immersive-mix-competition-winners-announced-58
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!Jour 12
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Nous sommes le <<print $date.getDate()>> et il est <<print $date.getHours()>> h <<print $mins>>. Il faut attendre le <<print $originalDate.getDate()>> décembre à 7h (heure de Paris).
Encore un peu de patience...
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Aujourd'hui un extrait illustré de <b>Les Gardiennes de Necromancia, livre II</b> de <b><i>Hélène Iacono</i></b>. J'aime beaucoup cet univers et les personnages. N'hésitez pas à aller découvrir les trois premiers tomes de la série. Il s'agit de fantasy pour adulte.
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Les étoiles déchiraient lentement la croûte grise des nuages, baignant la cuisine d'une lumière blanche, opaque. Kandara ne levait pas le nez de son ouvrage. Entre ses mains, un morceau de bois de hêtre prenait la forme d'une écuelle. Il creusait avec rage, la nuque tassée entre les épaules comme pour supporter l'ombre gluante, invisible, de Mureadach. Pour se rassurer, il se projetait en pensée dans la chambre d'auberge. Alors le bois, entre ses mains, devenait épée, s'animait, les yeux de braise du dragon rougeoyaient. Il ne voulait pas évoquer le visage austère du cavalier et fuyait son regard inquisiteur. Il lui semblait toujours que l'homme allait parler, réclamer quelque chose que lui, Kandara, possédait. Dégrossi, évidé, il fallait encore polir le bois, patiemment, à l'aide de pierres poreuses ramassées sur les rives de l'Ensorcelée. Les unes à grain grossier pour le premier polissage, les autres plus fines pour la finition.
Le silence s'égouttait en perles de sueur. Sa nuque, son dos, n'étaient plus qu'une longue brûlure. Peu importait. Dans chaque geste de ses doigts engourdis, dans l'humiliation et la fatigue, sa révolte mûrissait. Il apprenait la haine. Il dut s'endormir un peu avant l'aube, la tête lovée entre ses bras repliés par-dessus l'ouvrage achevé. Il rêva d'une neige sombre, étouffante. Il courait derrière un manteau noir qui flottait, vide, à travers les rues. La peur le tenaillait, sans qu'il sache pourquoi. Il courait sans pouvoir rattraper le manteau. Un hennissement clair : la licorne surgissait pour l'emporter dans la nuit. Ils survolaient les cimes des plus hautes montagnes, trouaient les nuages. Le vent était une musique à ses oreilles et il découvrait le toit du monde.
Soudain la chute, vertigineuse. La grande salle du donjon. Ce n'était pas Mureadach qui se tenait là mais Shelkir, feuilletant les pages du livre, celui qu'on ne devait pas toucher. Shelkir lui donnait le livre, puis il le reprenait. L'action se répétait mille et mille fois. Il n'arrivait pas à décider de l'expression de ce visage, si elle se montrait amicale ou franchement malveillante. Très haut dans le ciel la licorne volait sans entendre ses appels. Elle portait un géant sur son dos et le géant souriait. Viens ! criait-il. La terre tremblait, le monde s'écroulait, pendant que Xanthim, exsangue, le secouait furieusement. Il le secoua tant et si bien que le garçon finit par tomber sur le dallage de la cuisine. Au-dessus de lui, effroyablement grand, le nain le contemplait, goguenard.
— Oh, Xanthim ! Tu n'es pas un rêve, constata-t-il en se redressant sur ses jambes molles.
— Je n'en dirai pas autant de toi, tu veux un seau d'eau pour te réveiller tout à fait ?
— J'aimerais mieux un grand bol de lait avec des biscuits, ronchonna le gamin.
Xanthim saisit l'écuelle nouvellement creusée, l'essuya d'un revers de manche, la plaça devant la mire de ses yeux pour en juger l'équerre, la caressa du bout des doigts, fit claquer sa langue enfin, avant d'y verser une grosse louche de bouillie d'avoine agrémentée d'un peu de miel généreusement accordé par Mureadach.
— Joli travail pour un amateur.
— Mon oncle est menuisier. On travaille tous le bois chez nous, murmura Kandara d'une voix encore toute imprégnée de rêve.
Il touilla sa bouillie d'un air dégoûté.
— Des fois je voudrais que Goar soit une poule.
— Plaît-il ? croassa l'intéressé.
— Pour les œufs.
— C'est pour ça que tu veux partir ? interrogea Xanthim, parce que tu n'aimes pas ma cuisine ?
— C'est pas ta faute si la cuisine est mauvaise. C'est autre chose.
— Tout le monde veut ce qu'il ne peut pas avoir, ce n'est pas une raison pour chercher tout le temps ailleurs.
Et le vieux nain se mit à bougonner dans sa barbe comme cela lui arrivait lorsqu'il voulait exprimer clairement des opinions obscures. Kandara fronçait le nez sur son assiette sans cesser d'écumer sa bouillie de sa cuiller.
— Je partirai. Je prendrai le passage de la licorne.
— Crrôa ! La licorne vole bien sûr, mais pas le livre ! Les rêves sont mauvais conseillers ! Attention ! Les rêves sont mauvais conseillers !
Kandara considéra Goar avec stupéfaction. Déjà celui-ci enchaînait :
— Taisez-vous, ou alors, éteignez le feu !
Ses lourds sabots de plomb résonnèrent sur le bois de la table.
— On crève de chaud ici ! Les fantômes du roi ont l'espionnite aiguë !
Cette phrase baroque produisit sur Xanthim une réaction foudroyante. En deux secondes il avait bondi aux fourneaux pour en éteindre le foyer à grande eau. Une gueule grimaçante rampa un instant hors du four, ses yeux de fumée plissés de colère, puis elle se disloqua dans les cendres.
— Parce que tu t'imagines qu'il n'a pas saisi ton message, Goar ? lança Xanthim en retournant s'asseoir auprès de Kandara médusé.
— Crrôa ! Les grands maîtres des langues sont deux dragons, le savais-tu nain rustaud ?
Il picora dans l'assiette de Kandara et reprit, comme s'il s'adressait à lui uniquement :
— L'un s'appelle Nibeling. Il vit sur les rives du lac Poisson. Il connaît les langues passées et celles à venir. Il saurait te dire si les licornes existent.
— Comment je pourrais parler à un dragon ? répartit Kandara, avant qu'il ne me réduise en cendres je veux dire.
— Tu fais des progrès en vieille langue, complimenta Goar, en fait, je voulais juste éviter de vous expliquer qu'il y a des maîtres plus puissants que le nôtre.
— Fort bien, fit Xanthim, nous sommes sous la coupe de celui-là très précisément. Mais tu es un sage. Pour ma part, j'avais presque oublié les esprits de la fumée. Il est vrai que notre conversation n'a jamais été dangereuse, jusqu'à aujourd'hui.
Il gratifia Kandara d'un regard insistant.
— Tu te souviens ces êtres hideux dans la cheminée...ils voulaient t'attraper.
— J'étais petit ! se défendit le garçon qui n'aimait pas entendre évoquer des souvenirs peu glorieux, j'ai plus peur maintenant, c'est que de la fumée !
— Tu as tort. Les esprits de la fumée existent, fidèles serviteurs de notre maître. Plus fidèles que toi et moi. Ils écoutent et ils répètent.
Kandara se tourna vers les fourneaux, horrifié. Il chercha à se rappeler tout ce qu'il avait pu dire en présence des monstres de fumée et qu'il avait cru à jamais ignoré du magicien. Un frisson lui parcourut l'échine. Partir, loin de la magie et des magiciens. Partir dès qu'il le pourrait, dès que le Sagace lui laisserait le champ libre.
Armé d'un plumeau et d'un balai, Xanthim époussetait mollement les longs couloirs obscurs remplis de tableaux lugubres et d'araignées neurasthéniques. De son côté Kandara frottait avec une ardeur éteinte les lustres, tout ce qui, normalement, aurait dû briller.
— Si le magicien est capable de créer les esprits de la fumée, pourquoi se donne-t-il la peine de nous utiliser ? Les esprits de la fumée ne mangent pas, ne dorment pas et ne risquent pas de s'échapper.
— Je doute qu'ils fassent le ménage aussi bien que nous, fit remarquer Xanthim, ils ne peuvent pas sortir du feu dont ils sont issus.
— Pour un magicien ça doit pas être si difficile.
Xanthim secouait la tête en souriant et la poussière vola autour de lui.
— Pourquoi le ferait-il ? Pourquoi a-t-il plombé les pattes de Goar au-lieu de lui jeter un sort ? Par économie. Un magicien ne dépense pas ses dons et ses pouvoirs quand le monde autour de lui peut lui fournir ce dont il a besoin. Tu as de l'huile de coude petit, pourquoi veux-tu qu'il en fabrique ?
— Je commence à comprendre ce que voulait dire Shelkir en disant qu'il était pas toujours dans mon dos, grogna Kandara en rendant sa grimace à un vieux guerrier enrubanné au fond d'un tableau, maintenant, j'ai moins peur des magiciens !
— Et tu commences à croire que tu peux leur échapper grâce à des cavaliers et à des morceaux d'écorce froissés, hein ?
Mettant son plumeau de côté, Xanthim se mit à brandir son balai comme un guerrier sa lance.
— Facile, lâcha Kandara en reculant à distance.
— Les esprits de la fumée qui hantent la cuisine on s'en débarrasse <i>facile</i>, mais ceux que tu trouveras dehors seront liés par un sort autrement plus puissant et ils t'étoufferont !
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<img alt="illustration les gardiennes de necromancia" src="media/avent2025/images/Helene/Helene01.jpeg" />
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Le balai creusait une ombre entre eux deux. Pas du tout impressionné, Kandara fit un pas en avant.
— M'en moque, je partirai ! Je vais lui en donner du mal moi, au magicien ! D'abord, il nous poursuivra pas, c'est Shelkir qui l'a dit.
Xanthim prit une inspiration, à mi-chemin entre les injures et l'apoplexie directe, avant de rétorquer.
— Ah, il a dit ça ? Mais que ne t'a-t-il pas dit Kandara ?
Ils se trouvaient dans la salle d'armes à présent. Bien malgré lui, le nain se sentit attiré par la licorne d'azur sur son bouclier d'argent.
— Les licornes sont trop belles pour exister, c'est une chanson d'elfe qui chante cela.
— Les elfes ça n'existe pas ! décréta Kandara, oubliant volontairement le récit de Gram en Brumauror.
— Et Goar est peut-être le dernier de sa race à parler, et les nains bientôt n'existeront plus, et les hommes ? Tu crois qu'ils y résisteront les hommes ?
Kandara s'éloigna au fond de la salle.
En Brumauror, seul Gram croyait aux elfes, mais tout le monde avait envie d'en voir, sauf l'oncle Olmec. <i>Il n'y a qu'une chose vraie</i>, lui répétait souvent le menuisier, <i>toi et moi. Les gens que tu vois vivre autour de toi n'ont aucune importance. Mais il y a toi parce que tu vis et moi parce que je te donne à manger pour que tu vives.</i>
— Les elfes sont des démons, en tout cas c'est ce qu'ils disaient dans mon village.
— Et les licornes des chevaux de labour.
— C'est pas vrai !
Xanthim ficha son plumeau entre les bras d'une armure vide et vint pointer son gros doigt sur l'épaule de Kandara.
— Vous autres les hommes, vous n'avez foi qu'en vous. Vous êtes des égoïstes et le monde meurt de n'être pas aimé. Le plus triste dans l'histoire c'est que vous pouvez vivre sans nous. Tu verras ce que je te dis, attends de grandir, ce sera l'affaire de quelques courtes saisons.
L'enfant se retrouva seul dans la salle en contemplation devant la licorne.
Mureadach quitta Gircide cinq jours et cinq nuits après la venue du cavalier. Il avait pris soin d'envelopper son fief d'un redoutable sort cadenas destiné à empêcher quiconque d'entrer ou de sortir.
Dans la cuisine froide, Xanthim tripotait son pain, mélancoliquement.
— Shelkir c'est pas un nom, mais l'épée je la connais.
— Pourquoi tu l'as pas dit ? éclata Kandara en bondissant de sa chaise, raconte, allez, s'il te plaît !
Xanthim attendit que Goar soit venu s'installer entre eux à picorer des restes dans les assiettes.
— Si elle est telle que tu la décris, il s'agit de l'une des deux Gardiennes de Nécromancia. J'étais présent lorsqu'elles furent remises au conseil des onze.
— Je sais, la cité sur la falaise ! Les onze sont les plus grands magiciens du monde, non ? Tout le monde peut aller à Nécromancia pour les voir. Il y a des apprentis magiciens, des maîtres qui parlent de potions magiques, ils lancent des sorts toute la journée et font des tours la nuit...mais c'est fini maintenant, ça n'existe plus. Parle-moi des Gardiennes.
— Tu dis ? Nécromancia n'existe plus ?
Kandara fut frappé par la figure blême du nain.
— Ça s'est passé il y a longtemps, avant ma naissance. Toi, tu devais déjà être ici.
Il attendit, intrigué.
— Que s'est-il passé ? demanda le nain d'une voix sombre.
— Je sais pas bien. Au feu commun on racontait qu'il y avait eu une bagarre entre magiciens, quelque chose comme ça. Tout a brûlé. J'étais pas là moi ! se défendit-il, de plus en plus atterré par la mine effrayante de Xanthim.
— Alors, c'est donc ça, murmura ce dernier comme plongé dans un rêve.
— Quoi ?
— Ces ombres autour de nous, le pouvoir de plus en plus grand de notre maître...Et toi tu veux aller dehors !
Kandara baissa les yeux sans répondre. Il ne comprenait pas la tristesse du vieux nain. Elle flottait autour d'eux, opaque. Il se sentit envahi à son tour d'une profonde, d'une inexplicable angoisse qui le prenait comme une envie de fuir pour aller pleurer dans un trou.
La voix de Xanthim fusa, rocailleuse et lointaine.
— Une épée pour la force, l'autre pour la sagesse. Une pour la justice, l'autre pour l'équité. Toi qui acceptes en ce jour de servir la Gardienne, tu ne pourras t'en défaire... Ce sont les premières paroles du serment qui fut prononcé le jour où nous apportâmes les Gardiennes à Nécromancia. Ces épées sont uniques au monde Kandara. Des nains en forgèrent la lame, des elfes en sculptèrent la garde, selon l'ancienne tradition de Limangar. Toi qui ne crois pas aux elfes petit, tu es tombé sous leur charme, car un travail d'elfe, c'est un peu de l'elfe lui-même.
— Et alors, les Gardiennes, pourquoi elles n'ont pas défendu Nécromancia ?
Xanthim eut un geste d'impuissance.
— Elles ont dû tenter de le faire. Huildrin en était leur maître. Son rôle était d'insuffler aux Gardiennes une puissance magique. Alliée à la force des serviteurs, ceux qui maniaient les Gardiennes, cette puissance devenait incommensurable. Les Onze mages voulaient les Gardiennes pour préserver l'équilibre entre les forces du monde et celles de la magie. Pour qu'aucun magicien ne devienne trop puissant si tu préfères. L'un d'eux a peut-être réussi à vaincre les Gardiennes et leurs serviteurs...et donc leur maître. Peut-être le sharak, notre geôlier.
— Les serviteurs étaient des magiciens ?
— Ils auraient pu l'être. En l'occurrence ce fut un demi-elfe qui porta la première épée : Vidnudil, fils d’Endry le bûcheron et de la dame elfe Liebediel. La seconde épée fut remise à l'un des miens : Daneb le fort, descendant du roi Misempal.
— Je connais l'histoire de Misempal, fit Kandara, songeur.
— Alors, il n'y a plus rien dehors, vraiment plus rien, murmura le vieux nain comme pour lui-même.
Il y eut un silence. Goar lissait son plumage, discrètement. Kandara observait un changement chez son compagnon. Jamais ce dernier n'avait parlé aussi volontiers du passé. Il l'occultait généralement, préférant oublier jusqu'aux montagnes d'où il venait. Ces révélations étaient-elles le signe d'un nouvel état d'esprit ? Il décida de porter l'estocade.
— Pourquoi on t'appelait l'Avaleur de Pierres ?
— Est-ce que je parle en dormant ?
— Non, c'est Shelkir, déclara le garçon, ravi de son petit effet, il m'a dit que rien n'était plus beau que le palais de Gildas-Tyr.
— Ton Shelkir est-il donc immortel, ou bien est-il un vieillard croulant ? Comment a-t-il pu voir Gildas-Tyr, détruit voilà plus de soixante-dix ans ?
— J'ai pas pensé à ça, reconnut Kandara, troublé.
— Je ne sais qui est ce cavalier, enfant, ni pourquoi il t'a remis ce parchemin pour que tu sortes, mais tout cela m'intrigue fortement. Et il y a fort longtemps que je n'ai pas été intrigué. J'ai l'impression de me réveiller d'un long sommeil...Quand notre maître me fit prisonnier Nécromancia existait encore et Daneb vivait. Aujourd'hui je réalise que la chute de Gildas-Tyr n'était que les prémices d'un plan longuement mûri par un magicien...Le maître des ces lieux. Bon ! Je ne peux pas te laisser descendre seul dans ces dangereux souterrains. Quand partons-nous petit ?
Les gros yeux ronds du nain pétillaient. Sans laisser le temps à Kandara de lui sauter au cou, il rajouta, en rabat-joie :
— Avec ce que tu m'as raconté, ton Shelkir ne m'inspire pas confiance. Je ne serais pas étonné qu'il nous attende à la sortie des souterrains pour nous fendre le crâne avec son épée.
— Pourquoi il ferait ça ?
— Oui, pourquoi fait-il ça ? répondit Xanthim en écho.
Kandara n'objecta rien. Il craignait trop de voir Xanthim revenir sur son incroyable décision.
Tant bien que mal Xanthim s'efforçait d'organiser rationnellement les préparatifs du départ. Autour de lui Kandara virevoltait, papillonnait, euphorique, désespérément encombrant, bref, totalement inutile. De temps en temps le nain se fâchait et l'envoyait à l'autre extrémité du donjon, quérir un objet utopique que l'enfant oubliait de chercher. Ils finirent tout de même par bourrer leurs sacs de vivres et d'eau essentiellement, rajoutant pêle-mêle des vêtements, un bout de corde, un briquet, des onguents, deux lampes à huile, un sac de piécettes, (récupérées par Xanthim au fil des années, sur des coins de table, au fond des placards et dans les poches des vêtements que Mureadach donnait à laver), des lanières de chaussures (de l'avis de Xanthim, rien n'était pire que casser son lacet dans la poix d'un souterrain), ainsi que tout un fatras dont Kandara connaissait peu ou prou l'utilité. Il y avait par exemple des clous, un peigne, des sacs de jute, un flacon d'une liqueur dont la seule odeur vous enivrait.
L'enfant partait dans la mauvaise direction à la recherche d'on ne sait quoi lorsqu'une pensée intolérable lui traversa l'esprit. Il ne pouvait pas, non, il était hors de question d'abandonner son écuelle neuve à Mureadach ! Laissant Xanthim boucler les sacs, il partit comme une flèche. Les méandres qui menaient aux cuisines étaient imprévisibles. Au lieu de descendre, il montait. L'idée de l'écuelle l'avait replongé tout entier dans son rêve de la nuit précédente. Il le voyait défiler dans son esprit comme s'il avait tout de bon vécu l'aventure. Un objet surtout s'imposait à lui : le livre. Il était possédé de l'envie irrépressible de comparer le livre de son rêve avec celui du magicien. Une voix lui chuchotait qu'il devait s'agir du même. C'était l'affaire de quelques minutes. Xanthim pouvait bien descendre seul les sacs jusqu'à la salle d'armes.
Xanthim appuya les deux sacs contre une armure branlante et regarda autour de lui. Pas trace de Kandara. Où donc avait pu passer ce fichu gamin ? A mesure que son regard errait dans la salle, il se souvint du goût averti des siens pour les armes. Habiles forgerons, excellents guerriers, les nains savaient apprécier le tranchant d'une lame, la précision d'un travail d'orfèvre. Mureadach avait le goût sûr lui aussi, incontestablement. Il n'exposait dans cette salle que des pièces de valeur. Après avoir soupesé quelques haches, palpé bois et métal, il en choisit une, lourde à son bras inexercé, mais robuste. Puis, songeant à la longue route semée d'embûches qui l'attendait, il revêtit un plastron mi-acier mi-cuir, de facture étrangère mais probablement naine. Son attention se reporta sur une armure fine, dont l'éclat bleuté suggérait des origines elfiques. Son cœur se serra à la pensée de l'être qui l'avait portée un jour car les nains des Montagnes Claires aiment les elfes, contrairement à la majorité des nains qui entretiennent depuis toujours des relations tendues avec le Peuple Léger. Hélas, cette armure était bien trop grande pour l'enfant. Xanthim sourit. Les enfants ressemblaient un peu aux elfes...tous ? Il en doutait en réalité. Il sursauta. Kandara venait de débouler dans la salle d'armes, blême, hors de souffle.
— Te voilà petit ! Aurais-tu rencontré notre maître ?
Sans répondre, Kandara se planta devant le bouclier à la licorne. Ses yeux se portèrent sur une petite épée fixée au mur. Il la prit, la retourna entre ses mains. Il s'agissait d'une dague d'assez grandes dimensions. A l'intérieur du manche façonné dans une pierre couleur de vive, on distinguait une licorne. Comment avait-on pu introduire au cœur de la pierre une sculpture aussi minuscule ? Lorsque l'on regardait attentivement, le regard se troublait et la licorne se fondait dans la pierre. Il lui parut tout à coup inconcevable de laisser pareil trésor au magicien. Mieux valait qu'il garde l'écuelle.
— Excellent choix, approuva Xanthim.
— Et Goar ? lança Kandara, on ne peut pas l'oublier !
— Tu crois que j'ai attendu ta crise de conscience, nigaud ? Il y a beau temps que Goar n'a plus de plomb aux pattes. Il a refusé de nous accompagner et a filé par le toit. Décidément, notre maître devra revoir son sort cadenas.
— Ne l'appelle plus notre maître, on est libres !
— Goar est libre, lui.
— Alors, on attend quoi ?
Parmi toutes les lances, une seule portait les armes du bouclier. Kandara voulut s'en saisir. Il put tout juste l'ébranler. La lance n'avait pas été faite pour être manipulée par un humain. Xanthim vint à la rescousse et à deux ils parvinrent à la pointer sur l'étoile de sable qui couronnait le front de la licorne.
— Tu parles d'un bélier ! souffla le vieux nain, Ah ! Je n'ai plus ma force d'antan !
Le bouclier vacilla sous le choc quand la lance atteignit l'étoile en plein centre. Rien ne se produisit. Le nain et l'enfant s'entre-regardèrent, désenchantés. Puis, Xanthim, qui avait l'ouïe plus fine, perçut un long, un épouvantable crissement qui allait s'amplifiant sous la terre. Le bouclier se mit à osciller de plus belle puis il s'évanouit lentement sous leurs yeux. A sa place, une bouche ouverte sur les ténèbres.
Xanthim renifla avec circonspection l'odeur familière de roche pourrie et d'air vicié avant de se risquer sur le palier étroit, sa lampe hissée à hauteur de front. Dans son dos Kandara se trémoussait de curiosité. Avec un gros soupir, le nain s'engagea sur les échelons de pierre moussus accrochés entre deux murailles noirâtres et visqueuses au toucher. Ce faisant, il baragouinait dans son langage ce que l'enfant prit pour des paroles de regret.
— C'est une sorte d'incantation, expliqua-t-il au contact de la main qui se posait sur son épaule, du verbiage sans importance.
La porte dans le mur s'effaça derrière eux sans gémir, sans crisser et Kandara imagina la lance gigantesque vibrant dans l'immense bouclier où la licorne veillait, solitaire. Son poing se referma sur le manche de la dague et il songea qu'elle était faite pour tuer. Dans son ardeur à serrer son compagnon de près pour éviter les murailles gluantes, son pied dérapa sur le rebord d'une marche. Il n'eut pas le temps de hurler. Le dos puissant de Xanthim le retint.
— Il est bon que tu entendes mon verbiage sans importance après tout.
La grosse voix rocailleuse du nain roula dans les entrailles de la terre.
Dans les profondeurs de la terre ouvre grand tes yeux
Mais regarde avec tes pieds, tes oreilles, ton nez.
Dans les profondeurs ténébreuses où tu descends sans fin
Seul ton estomac comptera les heures
Car ici le temps n'existe pas
Alors va, lentement, les yeux grands ouverts, l'esprit en veille
— Les nains sont des gens très sages, commenta Kandara, qui redoublait d'attention depuis sa chute manquée et ne l'aurait jamais fait sans cela, malgré toutes les chansons du monde.
L'escalier demeurait en fort bon état néanmoins. Ils parvinrent sans encombre sur un second palier, un peu frissonnants, les yeux écarquillés sur l'obscurité au-delà du halo de lumière. Ils ne bougeaient pas, ne parlaient pas. Ils se pénétraient doucement de cette atmosphère de cloaque qui devenait pour eux un avant-goût de liberté ou de mort. S'ils réalisaient encore difficilement toute la portée de leur geste, déjà ils savaient qu'il n'y avait pas de retour possible. Pour la première fois Kandara sentit sous sa chemise le contact chaud du cuir. Il se souvint alors du livre, volé comme dans un rêve, glissé sous sa chemise presque inconsciemment. Il était là à présent, comme une brûlure contre sa chair.
— Quoiqu'il arrive maintenant il faut aller de l'avant, décida Xanthim.
La faible lumière des lampes à huile, tout à fait insuffisante au départ, permettait à leur vision mieux adaptée de distinguer les dalles, plus larges et polies par endroits, encastrées entre deux murs de pierre taillées, semblables à ceux du donjon. Kandara n'osait pas regarder au plafond de peur d'y découvrir quelque monstre peu ragoûtant mais s'il craignait un peu d'apercevoir dans l'obscurité ce vers quoi il marchait, il osait encore se retourner sur les ténèbres qui lui glaçaient l'échine.
Cela descendait toujours, inexorablement. Aux escaliers succédèrent des couloirs pentus dangereusement glissants.
— Ici ce n'est pas dangereux, affirma Xanthim entre deux rengaines sifflotées dans sa barbe, on risque seulement de se rompre les os. Puisse ton cavalier avoir raison pour le reste. Je me demande où est le trésor ?
— Pourquoi Shelkir mentirait ? objecta Kandara, soucieux d'éviter, selon les conseils du cavalier, la question délicate du trésor, interminable source de convoitise pour les nains même les moins cupides.
— Tu as pensé à ce que tu ferais si par Usôcth, ton cavalier nous laisse vivre ?
— C'est loin le Rhèmdéhy ?
— Pour de si petites jambes, c'est très loin.
— Je veux devenir un guerrier lonegrid, et toi ?
— Je veux tout le contraire : vivre déchargé de toute responsabilité, loin du danger, la paix, quoi.
Xanthim marchait de plus en plus vite. Chaque mètre parcouru lui rendait sa jeunesse. Ses chansons se reformaient sur ses lèvres, non plus par bribes mais par mélodies entières soulevées par l'écho. Kandara se pressait derrière lui, remontant parfois le livre pesant qui glissait sous ses vêtements. L'environnement commençait à changer et il n'aimait pas ça. La route à suivre se rétrécissait petit à petit jusqu'à former un étroit goulet juste assez grand pour livrer passage au nain et à l'enfant, leurs crânes frôlant la paroi inégale de la voûte.
— On se dirige vers les marais, annonça Xanthim, lugubre.
— Oh, fit seulement Kandara à qui cela plaisait de moins en moins.
D'ailleurs, des infiltrations d'eau couraient le long des parois et quelque part au cœur de la roche, on entendait le floc floc régulier d'un écoulement plus important. Des pans entiers de rochers, minés par la pourriture, menaçaient de s'écrouler. Ils piétinaient un sable grossier crissant sous les pas, fait de poudre de roche érodée. Les environs de Gircide étaient une éponge imbibée d'eau, surtout vers l'ouest et le nord. Les marais gagnaient la lande, année après année. On disait dans le pays que Santal s'enfoncerait bientôt, comme jadis la cité de Ribenil dormante dans la vase. Puis viendrait le tour de Gircide mais peut-être resterait-elle au sec sur son rocher de granit au milieu des eaux.
L'air devenait épais. Il semblait à Kandara qu'il respirait les ténèbres elles-mêmes. Les parois effritées, gonflées d'humidité, les enserraient comme dans un étau. Leurs vêtements collaient à la peau et puis cette eau qui n'arrêtait pas de couler, partout et nulle part, en floc floc lancinants amplifiés à l'infini...la pluie sur les toits, dans le vieux seau posé sur la margelle du puits...et Kandara imaginait les forêts humides, les vastes forêts d'Askanie, les feuilles s'égouttant comme autant de perles de lumière, des milliers de ruisseaux dégringolant dans la vallée après l'orage avec l'odeur de terre mouillée, forte, mêlée aux parfums d'herbes, de bouses de vache, de résine qui montaient dans l'atmosphère. Un siècle s'écoula.
Soudain la galerie s'élargit, ils foulèrent un sol plan de sable fin et sec, le même sable qu'en surface, dans les Boucanées. Ils marchaient en silence, Xanthim tout imprégné de souvenirs anciens qu'aucun homme ne rêverait de posséder. Kandara voyait toujours défiler devant ses yeux les vastes paysages de Brumauror et il se sentait léger. Jamais, au cours de ses plus belles rêveries au donjon il ne les avait vues aussi distinctement qu'ici, sous terre. A chaque carrefour Xanthim humait l'atmosphère puis il prenait au nord, immanquablement, sans consulter le plan que l'enfant observait avec acuité. Ils atteignirent un vaste carrefour, véritable placette d'où partaient de nombreuses galeries, dans toutes les directions. Celles de l'Ouest exhalaient un fumet pestilentiel propre à mettre en fuite un troupeau de gnobes.
Kandara s'affala à l'entrée de la galerie nord, le dos contre la muraille et il ferma les yeux. A ses côtés, Xanthim entamait vigoureusement les provisions. Il fourra une poignée de biscuits, les préférés de Mureadach, dans la main de l'enfant.
— Mange, tu dois prendre des forces ! Usôckth sait pour combien de temps on en a encore.
— Plus longtemps y'a intérêt, soupira Kandara avec lassitude. J'ai pas envie de passer la nuit ici.
— Sous terre il n'y a ni jour ni nuit, mais si ça peut t'intéresser, c'est le matin là-haut.
— Comment tu le sais ?
Il n'obtint pas de réponse ou bien il n'entendit pas. Il dodelinait de la tête, le corps en feu, tout fourmillant de nuées de poursuivants imaginaires. Il ne vit pas son compagnon se lever et s'éloigner discrètement vers l'est. Lorsqu'il ouvrit les yeux, il lui sembla que ce dernier ne l'avait pas quitté. Sa mine triomphale et l'énorme pierre verte au creux de sa grosse main démentaient cette impression.
— Voilà pourquoi ton Shelkir ne veut pas que nous quittions notre route !
Il se cala contre la roche, les pommettes rosies de plaisir, le doigt pointé en direction de l'est.
— Sais-tu où vont ces galeries petit ?
— Pas vers le nord, rétorqua le gamin en fronçant du nez.
— Vers l'est, vers les montagnes. La direction que tout nain raisonnable se doit de prendre. Montagnes, solidité, sécurité ! Le nord, marécages, danger !
— Shelkir dit que le danger vient surtout de l'est, contesta Kandara.
— Shelkir dit ! Shelkir n'a pas dit que par là on trouve aussi la richesse. Regarde.
Kandara baissa les yeux sur la pierre verdâtre, ovale comme un œuf de pigeon dans la grosse main calleuse du nain.
— C'est quoi ce caillou ?
— Ce...caillou est une gemme. Une émeraude très précisément. Elle pourrait t'offrir tout ton attirail de futur guerrier...ou presque. Tu as remarqué les rails sur le sol tout à l'heure ? Une jolie carrière ! Ton cavalier s'est bien gardé de t'en parler.
— Pourquoi il l'aurait fait ? Je vais en Rhèmdéhy. M'en fiche de tes cailloux, de tes gemmes et de tes rails !
Les yeux du nain brillaient férocement à la lueur de la lampe. Kandara s'en inquiéta. En Brumauror, lui et les enfants de son âge allaient aux carrières narguer les nains besogneux qui cherchaient, inlassablement, l'or dans les montagnes.
— T'es bien un nain ! Dès que tu vois briller tu deviens idiot. Y'a sûrement des pièges là-dedans pour prendre les voleurs comme toi.
— Voleur tu dis ? Tu crois que je n'ai pas vu le livre que tu caches sous ta chemise Kandara de Brumauror ?
Le garçon se contracta, pâle, les poings serrés.
— C'est ta part du marché ? Le livre contre le plan du souterrain ? le harcela Xanthim.
— Il sait pas que je l'ai volé ! se rebiffa Kandara.
— En es-tu sûr ? Tu as tout à coup voulu emporter avec toi un souvenir de notre bon maître et tu as pris le seul objet pour lequel il te poursuivra jusqu'à la fin des temps.
— C'est qu'un livre !
— C'est LE livre ! L'un des deux livres de Nécromancia. Je l'ai regardé pendant que tu dormais. Petit malheureux ! Ne vois-tu pas qu'on t'a joué ? Ton cavalier t'a jeté un sacré sort.
— C'est pas vrai...Il est pas magicien, ajouta Kandara faiblement.
— Que vas-tu en faire ? le rabroua le nain posément.
Le garçon ne répondit pas. Le livre le brûlait de plus en plus. Il le sortit maladroitement, passa ses doigts sur la couverture de cuir sans dorures ni fioritures.
— Qu'est-ce que je dois en faire ?
— C'est clair. Le cavalier veut ce livre, sans doute possible. Le magicien le veut aussi. Jette-le. Ils se précipiteront dessus et toi tu seras sauf. Nous irons vers l'est...
Kandara leva la tête.
— Tu dis ça à cause des gemmes.
— Je dis ça parce qu'il y a les montagnes, répliqua Xanthim, excédé, un nain dans les montagnes, c'est comme un gnobe dans un trou à rats. Je dis ça parce que par là, il n'y a pas ton cavalier. Jette ce livre puisque tu n'es pas ensorcelé, jette-le !
Kandara ne bougeait pas. Le livre restait littéralement collé à ses mains.
Il leva vers le nain une figure implorante.
— Je peux pas Xanthim !
— Tu dois le vouloir assez fort pour pouvoir, ce sortilège ne peut pas être bien puissant.
— Je te jure...
— Ne jure pas ! trancha le nain, tu ne le veux pas assez, voilà. Alors écoute : si tu ne jettes pas ce livre, le mieux est de le porter au cavalier, il t'en débarrassera. Peut-être aura-t-il pitié d'un enfant et se dispensera-t-il de te passer sa merveilleuse épée à travers le corps. Pour moi, je ne prends pas le risque. Il n'y a aucun danger par là où tu vas, tu n'as donc plus besoin de moi.
Tout en parlant Xanthim avait commencé à ramasser ses affaires, triant çà et là quelques bricoles qu'il jetait sur le sac du garçon. Décontenancé, perdu, Kandara le regardait faire sans proférer un son.
— Prends garde à toi petit. Si tes pas te conduisent un jour dans la Vallée Sauvage, viens me voir.
Kandara trouvait tout cela si profondément injuste que la fureur l'emporta sur le désespoir.
— Fais ce que tu veux maudit nain ! cria-t-il en regardant Xanthim s'éloigner. J'ai pas besoin de toi de toute façon ! Je sais me débrouiller !
Petit à petit, le sang battit moins vite à ses tempes, son pas se fit plus souple. De nouveau, il se mit à haïr l'obscurité environnante et l'atmosphère viciée. Il prenait conscience qu'ici, la solitude était un tombeau.
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<em>Tous droits d'exploitation réservés @Hélène Iacomo</em>
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!Jour 13
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Encore un peu de patience...
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Aujourd'hui nous allons découvrir Mars et commencer par la même occasion le deuxième arc de l'histoire principale.
<em>"La directrice Bronwen Cooper Mandyraiame avait envoyé trois missionnaires en 2089, avant l’arrivée de la fusée terrienne pour préparer le terrain : Morgane, Curtis et Austin. La première mission des colons était de placer le générateur d’atmosphère afin de rendre la planète habitable, puis de construire un dôme protecteur et de créer la première ville martienne. Le dôme ne serait utile que le temps de rendre l’air respirable. Il avait fallu une centaine de Gærœusom pour que les villes puissent s’extraire des dômes sans risque et la planète avait été totalement colonisée en 2200."</em>
<a href="https://loumorens.com/stories/Mars-extrait.html" title="extrait de L'attaque de Mars" target="_blank">Lire l'extrait</a>
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!Jour 14
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Aujourd'hui nous allons continuer notre voyage stellaire pour faire une halte sur la planète Markaðurjarna avant de revenir sur Mars et de visiter rapidement les planètes Terre et Varuljarna. Vous pouvez repérer les planètes sur la carte ci-dessous.
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<a href="https://loumorens.com/stories/Markadurjarna-extrait.html" title="extrait de Markaðurjarna" target="_blank">Lire l'extrait</a>
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!Jour 15
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Aujourd'hui nous allons visiter la colonie terrienne sur Daransulc avant de découvrir Mirolsjarna et tous les peuples qui y vivent. Vous pouvez repérer les planètes sur la carte ci-dessous.
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<a href="https://loumorens.com/stories/passetrouble-extrait.html" title="extrait de Passé trouble" target="_blank">Lire l'extrait</a>
Tout comme pour "Un autre monde", je n'ai pas encore fait de bande annonce. Voici juste une petite animation, lorsque Venceslas se réveille dans le caisson et découvre la panète depuis le poste de pilotage. (Réalisée sous Unreal Engine)
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!Jour 16
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Revenons sur Terre et dans les bureaux du BEI, les bureau lillois cette fois où nous allons suivre les aventures de Dolorès et James. Dans ce premier volet, iels vont faire une triste découverte.
<a href="https://loumorens.com/stories/Meurtre_au_lycee.html" title="extrait de Meurtre au lycée" target="_blank">Lire l'extrait</a>
Petit bonus, l'<a href="https://loumorens.com/stories/interview_James.html" title="extrait de Meurtre au lycée" target="_blank">interview exclusive de James</a>
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!Jour 17
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En ce 17 décembre, jour anniversaire de Solène, je vais vous présenter un peu la chronologie de certains évènements.
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!Jour 18
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Pour les 6 jours à compter d'aujourd'hui, je vous propose un audiobook illustré. Un épisode par jour ;-) Vous allez découvrir l'histoire de Silveri et Héloïse, est-ce un rêve ou la réalité ?
Voici le premier épisode.
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!Jour 19
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Le deuxième épisode.
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!Jour 20
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Le troisième épisode.
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<source src="media/avent2025/video/silveri/seq03.webm" type="video/webm">
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</div>
<</if>>
!Jour 21
<<set $date to new Date(Date.now())>><<set $originalDate to new Date("December 21, 2025 07:00")>><<set $timeDifference to Date.now() - $originalDate>><<if $timeDifference < 0>>
<table>
<tr>
<td><img alt="Lou Morens Avatar" src="media/avent2025/images/LM-avatar.png" width="50%"/>
</td>
<td>
Nous sommes le <<print $date.getDate()>> et il est <<print $date.getHours()>> h <<print $mins>>. Il faut attendre le <<print $originalDate.getDate()>> décembre à 7h (heure de Paris).
Encore un peu de patience...
</td>
</tr>
</table>
<div class="resizable">
<img alt="Table Noël" src="media/avent2025/images/table_noel.png" />
</div>
<<else>>
<div class="resizable">
<img alt="Avent calendar day 21" src="media/avent2025/images/aventcalendar_21.jpg" />
</div>
<div class="texte">
Le quatrième épisode.
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</div>
<</if>>
!Jour 22
<<set $date to new Date(Date.now())>><<set $originalDate to new Date("December 22, 2025 07:00")>><<set $timeDifference to Date.now() - $originalDate>><<if $timeDifference < 0>>
<table>
<tr>
<td><img alt="Lou Morens Avatar" src="media/avent2025/images/LM-avatar.png" width="50%"/>
</td>
<td>
Nous sommes le <<print $date.getDate()>> et il est <<print $date.getHours()>> h <<print $mins>>. Il faut attendre le <<print $originalDate.getDate()>> décembre à 7h (heure de Paris).
Encore un peu de patience...
</td>
</tr>
</table>
<div class="resizable">
<img alt="Table Noël" src="media/avent2025/images/table_noel.png" />
</div>
<<else>>
<div class="resizable">
<img alt="Avent calendar day 22" src="media/avent2025/images/aventcalendar_22.jpg" />
</div>
<div class="texte">
Le cinquième épisode.
<video width="320" height="240" controls>
<source src="media/avent2025/video/silveri/seq05.webm" type="video/webm">
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</div>
<</if>>
!Jour 23
<<set $date to new Date(Date.now())>><<set $originalDate to new Date("December 23, 2025 07:00")>><<set $timeDifference to Date.now() - $originalDate>><<if $timeDifference < 0>>
<table>
<tr>
<td><img alt="Lou Morens Avatar" src="media/avent2025/images/LM-avatar.png" width="50%"/>
</td>
<td>
Nous sommes le <<print $date.getDate()>> et il est <<print $date.getHours()>> h <<print $mins>>. Il faut attendre le <<print $originalDate.getDate()>> décembre à 7h (heure de Paris).
Encore un peu de patience...
</td>
</tr>
</table>
<div class="resizable">
<img alt="Table Noël" src="media/avent2025/images/table_noel.png" />
</div>
<<else>>
<div class="resizable">
<img alt="Avent calendar day 23" src="media/avent2025/images/aventcalendar_23.jpg" />
</div>
<div class="texte">
Le sixième et dernier épisode de cet audiobook illustré.
<video width="320" height="240" controls>
<source src="media/avent2025/video/silveri/seq06.webm" type="video/webm">
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</video>
Et si le cœur vous en dit, voici le petit film de fin de formation qui a inspiré cette histoire. Nous l'avons réalisé, il y a quelques années avec deux collègues.
<div style="position: relative; padding-top: 56.25%;"><iframe title="Silveri et le casque de Miraldir" width="100%" height="100%" src="https://video.liberta.vip/videos/embed/xqYfn5MUY2ywXT9C7jcam5" allow="fullscreen" sandbox="allow-same-origin allow-scripts allow-popups allow-forms" style="border: 0px; position: absolute; inset: 0px;"></iframe></div>
Il y a aussi un mini jeu qui explique comment Silveri arrive dans la grotte. Il a été réalisé pour valider une autre formation. Cette fois, c'était un projet solo. J'aimais bien Silveri, j'ai donc ajouté cette partie à son histoire. Comme il a été réalisé sous Unreal Engine et que je suis sous Linux, je ne peux le compiler que pour linux. Je ne peux donc pas vous le mettre à disposition sauf bien sûr si vous êtes sous linux... Voici donc le déroulé du jeu. C'était une capture réalisée pour la formation, il reste donc les lignes de trace et les messages de debug... Cela me donne envie de le retravailler un peu pour ajouter la salle où se trouve le masque.
<video width="320" height="240" controls>
<source src="media/avent2025/video/capture_jeu.webm" type="video/webm">
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</video>
</div>
<</if>>
!Jour 24
<<set $date to new Date(Date.now())>><<set $originalDate to new Date("December 24, 2025 07:00")>><<set $timeDifference to Date.now() - $originalDate>><<if $timeDifference < 0>>
<table>
<tr>
<td><img alt="Lou Morens Avatar" src="media/avent2025/images/LM-avatar.png" width="50%"/>
</td>
<td>
Nous sommes le <<print $date.getDate()>> et il est <<print $date.getHours()>> h <<print $mins>>. Il faut attendre le <<print $originalDate.getDate()>> décembre à 7h (heure de Paris).
Encore un peu de patience...
</td>
</tr>
</table>
<div class="resizable">
<img alt="Table Noël" src="media/avent2025/images/table_noel.png" />
</div>
<<else>>
<div class="resizable">
<img alt="Avent calendar day 24" src="media/avent2025/images/aventcalendar_24-sscases.jpg" />
</div>
<div class="texte">
Pour ce dernier jour du calendrier, je vous propose l'audiobook illustré ou film en partie animé de "Noël de Jack". Certan d'entre vous l'avez déjà vu en partie, pusique je l'avais publié sous forme de calendrier de l'avent en 2022. Cette version a été revue avec des voix, en anglais pour la diffusion, mais avec les sous-titres, et l'ajout d'une intro et d'une petite histoire bonus.
<em>Lorsqu'un vaisseau spatial s'écrase sur la Terre en 1822, Jack est un jeune agent de l'Ordre de "Valaquenta". Il découvrira avec émerveillement, le pilote et le réfugié qui l'accompagne. Acceptera-t-il de suivre Vlad dans l'espace ? Le professeur n'a aucun doute à ce sujet.</em>
<iframe title="Le noël de Jack" width="560" height="315" src="https://video.liberta.vip/videos/embed/6CJyVcvb8gBrdRLgjRGdcc?subtitle=fr" allow="fullscreen" sandbox="allow-same-origin allow-scripts allow-popups allow-forms" style="border: 0px;"></iframe>
</div>
Si vous préférez écouter uniquement la version française, c'est par ici. Les intonations rendent moins bien qu'en anglais.
<audio controls>
<source src="media/avent2025/audio/audiobook_fr.ogg" type="audio/ogg">
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</audio>
Vous pouvez le retrouver au complet avec les bonus sur itch.io
<iframe frameborder="0" src="https://itch.io/embed/2515431?linkback=true" width="552" height="167"><a href="https://loumorens.itch.io/jacks-christmas">Le Nöel de Jack - Jack's Christmas by Lou Morens</a></iframe>
Si les vidéos vous intéressent, vous pouvez suivre mes deux chaines :
https://video.liberta.vip/c/memoirs_of_a_veillorz/videos -> dédiée aux Mémoires d'un Veillorz
https://video.liberta.vip/c/lisaae_studio/videos -> plus généraliste
Et voilà, c'est tout pour cette année.
<</if>>
<div id="footer">
<img src="media/avent2025/images/separation.png" class="separation">
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<a rel="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/" target="_blank"><img alt="Licence Creative Commons" style="border-width:0" src="media/avent2025/images/ccbyncsa.png" /></a>
</div><h1>Crédits</h1>
Textes, illustrations, code : Lou Morens
Certains textes et illustrations sont de Nahi, Péka, Hélène Iacomo, cf pages concernées.
Voix : Voix humaines neuronales créées avec <a href="https://elevenlabs.io/" target="_blank">Elevenlabs</a>
Format créé avec <a href="https://twinery.org/" target="_blank">Twine</a>
Toutes les images, audios et textes qui font partie de l'univers des "''//Mémoires d'un Veillorz//''" et sont sous licence CC BY-NC-SA 4.0.
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<br/>
<b>Les autres textes et images sont gracieusement prếtés par les autaires respectifz afin de faire connaître un peu leur œuvre. Il est interdit de réutiliser de quelque manière que ce soit, les textes, images, audios fournis par ces personnes.</b>
<em>«Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les «copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective» et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, «toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite» (alinéa 1er de l’article L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. »</em>
<a href="https://copyrightdepot.com/" target="_blank" title="lien vers copyrightdepot"><img src="media/avent2025/images/copyright-white-en.png" alt="img copyrightdepot" width="25%"></a>
<h1>Lexique</h1>
<h2>Notes de langage</h2>
<p>Le <i>Ræðusamos</i> est le langage commun utilisé dans les villages protégés et sur beaucoup de planètes. Il est présenté en italique, comme tous les mots des langues étrangères.</p>
<p>Le mot <i>Veilleur</i> vient du <i>Ræðusamos</i> et existe tel quel sur la planète Haïdadainkel. Il n’est pas sexué et ne s’accorde pas. Il se prononce <b>[vejorz]</b>. Dans la graphie simplifiée du <i>Ræðusamos</i> basée sur le langage parlé, il s’écrit aussi <i>Veillorz</i>. Le choix a été fait d’utiliser cette graphie plutôt que la graphie traditionnelle, pour éviter les amalgames avec le mot français qui n’est qu’un homographe, puisqu’il n’a pas la même signification.</p>
<p>Le mot <i>Valaquenta</i> vient aussi du <i>Ræðusamos</i>.
Comme pour le mot <i>Veilleur/Veillorz</i>, les noms des peuples qu’ils existent ou non en français proviennent du langage commun : le <i>Ræðusamos</i> et ne sont par conséquent pas accordés puisque ce sont des mots étrangers. Tous sont écrits en italique dans les textes. Tous les noms de peuples, y compris celui des humains qui se dit <i>Humani</i>, sont écrits avec une majuscule, comme en <i>Ræðusamos</i>.</p>
La narration est écrite en langage neutre. J’utilise en partie la <a href="https://www.alpheratz.fr/linguistique/genre-neutre/" target="_blank">grammaire Alpheratz</a>. Les terminaisons de type “é.e” sont remplacées par “æ”, les “t.e” par “x” et les “t.e.s” par “z”. Chacun.e devient chacan, aucun.e devient aucan, etc.
<h2>Notion de <i>Ræðusamos</i> </h2>
Itinarat [itinεrã]: Itinerant
Atacheðœ [εtεkəðœ] : Attaché
Piðotes [piðotəs] : Pilote
Historðin [historðɛ̃] : Historien.ne
Direðor [dirəðor] : Directeurice
Emissius [əmiziy] : Émissaire
Ustíðæ [ystiðæ] : Juge
Respek [rəspek] : respect
Protek [protek] : protection
Justiek [jystiek] : justice (Reconnaissance et respect des droits de chacun, de l’équité)
Sauward [soward]: Sauvegarde
Gærœus [ gærœy] : Année dans le langage commun qui correspond à une révolution de la planète autour du soleil.
Gærœusom [gærœyzɔ̃] : Année lorsqu’on ne se réfère pas à une planète, mais au système général qui est basé sur une année sur Haïdadainkel. Une année sur Haïdadainkel est une véritable année solaire terrestre.
Nyctihemere : durée de l’équivalent d’une journée. Elle dépend de la planète ou du vaisseau et de son origine. Chaque planète et vaisseau a son propre cycle Nyctihemere.
Nyctihemeræsom : Durée d’un cycle circadien qui correspond à celui défini à la base principale des Veillorz et à l’hôpital stellaire. Cette durée est utilisée comme référence dans tous les vaisseaux des Veillorz et a été calculée pour convenir le mieux possible à tous les peuples qui constituent l’Ordre des Veillorz. Cette durée est aussi utilisée comme référence pour les personnes qui ne souhaitent pas dépendre d’un cycle qui correspond à une planète donnée.
Quart [kart] : Unité de temps universel qui divise une journée en plusieurs parties égales. Sa durée est différente d’une planète à l’autre selon la durée d’une journée. C’est l’équivalent des heures sur la Terre.
Minuerus [minyərys] : Unité de mesure de temps égale à 1/100 de <i>Quart</i>.