Lecture musicale

Rédigé par Lou Morens Aucun commentaire
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cover annee perdue Vous aimez écouter de la musique en lisant.Voici un passage de l'Année perdue, le premier tome des Mémoires d'un Veilleur, accompagné de la musique spécialement composée par Serge Longoulet pour l'accompagner.

Alex et Solène suivirent les indications données par M. Cooper. Solène vérifiait Dilysingur, tous deux restaient sur leur garde. La forêt leur  semblait de plus en plus dense et froide. Ils parcoururent ainsi plusieurs kilomètres sans rencontrer âme qui vive. Aucun chemin forestier ne croisait leur route. Dilysingur scintillait légèrement et les guerriers sortirent leurs épées. Ils ne devaient plus être très loin de la demeure de la gardienne. L’intensité lumineuse de la dague augmentait rapidement. Solène la rangea dans son fourreau. Alex et elle tenaient leur épée à deux mains, prêtes à fendre l’air. Ils arrivèrent près d’une clairière. Les premiers Konhouarns apparurent derrière les arbres. Les premières  flèches sifflèrent au-dessus de leur tête. Les guerriers avancèrent de quelques pas à la rencontre de leurs ennemis, encore peu nombreux. Ils les réduisirent au silence en quelques secondes.

Tous deux ressentirent une étrange sensation lorsque les épées transpercèrent les corps. Ils n’avaient encore jamais utilisé d’épée  énergétique en combat réel, elles coupaient et brûlaient leurs victimes. Alex et Solène échangèrent un regard et coururent jusqu’à la clairière en espérant y trouver le lac. Des Konhouarns les poursuivaient pendant que d’autres arrivaient à leur rencontre. Les héritiers étaient encerclés. Solène et Alex étaient dos à dos, pour mieux voir leurs ennemis et se protéger mutuellement. Personne ne bougeait. Les  Konhouarns jaugeaient les guerriers, certains de leur victoire. Leur chef avança un peu, dévisagea Solène qui était face à lui. Il leva le bras, les Konhouarns trépignaient, il envoya deux d’entre eux combattre les Humains. Des cris d’encouragement résonnèrent dans la forêt. Les épées virevoltèrent, décapitant les deux attaquants avant même qu’ils ne lèvent leur arme. Deux autres avancèrent et subirent le même sort. Le chef grogna avant d’envoyer quatre de ses hommes.

Les cris devenaient de plus en plus forts. Alex et Solène parèrent sans difficulté les attaques, de façon presque symétrique, les épées arrachèrent les mains des premiers et tranchèrent le torse des deuxièmes. Les Konhouarns blessés hurlèrent. Les autres se turent. Une demi-douzaine d’ennemis s’approcha. Solène et Alex parèrent sans trop de difficulté. Les Konhouarns ne connaissaient aucune technique contrairement à eux qui étaient d’excellents bretteurs. Ils esquivaient les coups, tournant sur eux même, toujours dos à dos. Le soleil se  reflétait derrière les arbres, leur laissant imaginer une étendue d’eau. Il leur fallait rejoindre l’autre côté de la clairière. Le ciel s’assombrit soudain, ce qui déconcentra les Konhouarns.

Alex attrapa la main de Solène et ils coururent jusqu’à cette chose scintillante. Si ce n’était pas le lac, ils étaient perdus. Ils ne s’étaient pas trompés et furent un instant soulagé. Mais que devaient-ils faire pour appeler la gardienne ? Des flèches sifflèrent de nouveau près d’eux, les

Konhouarns les avaient poursuivis. N’ayant plus aucune échappatoire, ils firent volte-face. Dos au lac, ils se mirent en garde. Les  Konhouarns certains de leur victoire criaient et riaient. De nouveau, leur chef leva le bras, fit un grand sourire à ses ennemis et envoya ses hommes.

Une demi-douzaine d’abord, encouragés par leurs frères, puis d’autres se jetèrent sur les guerriers. Seule l’énergie du désespoir leur donnait la force de continuer et guidait les épées. Tous deux étaient concentrés comme jamais, pour faire mouche à chaque fois. Les cris de  douleurs des Konhouarns qui tombaient à leur pied les encourageaient aussi. Le ciel s’assombrit doucement, une voix rauque surgit de nulle part.

— Rendez-vous, vous n’avez aucune chance !

— Jamais ! hurla Alex.

Les Konhouarns, un instant déconcentrés, se firent plus pressants. Les croyant sans espoir, une forme apparut au milieu des assaillants qui s’écartèrent. Ils reconnurent Aeddan, mais il semblait plus grand et plus fort. Il s’adressa de nouveau à eux de sa voix terrible et menaçante.

— Vous allez mourir, vous qui m’avez défié !

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Ils échangèrent un regard. Puis Alex courut tête baissée vers lui, en criant : « En mémoire d’Adaluid », Solène faisait de même en hurlant : « Pour Arthvawr ». Leurs épées tourbillonnaient, mais leurs porteurs étaient à bout de force. Un grondement sourd vint s’ajouter à celui des lames qui brisaient les armures. Il fut accompagné par ce qui ressemblait à des tirs laser qui venaient du lac. Les Konhouarns qui n’étaient pas tombés se réfugièrent dans la forêt et Aeddan disparut. Les tirs continuèrent quelques instants, puis le grondement cessa. Les guerriers se regardèrent incrédules et interrogatifs. Ils se pensaient vaincus et sortaient indemnes de l’affrontement. Ils scrutèrent le lac et aperçurent deux tours surmontées d’armes laser qui s’enfonçaient doucement dans l’eau. Un deuxième bourdonnement, apaisant cette fois, se fit entendre. Une plate-forme montait doucement vers la surface. Une forme se distingua au milieu de celle-ci. Elle les attirait, ils s’approchèrent de la rive. Une femme veruruisce très âgée et ses deux fils dans la force de l’âge sortirent de l’eau. Une barque accosta sur la berge et les guerriers embarquèrent. La gardienne les observa quelques instants lorsqu’ils arrivèrent à sa hauteur. Ils la saluèrent d’une révérence, ne sachant quoi dire.

— Que font deux Humains seuls contre une armée constituée d’êtres ressemblant aux Konhouarns de Milénia ?

— Nous venons de la cité de Gwilym à votre rencontre, Dame Bronwen.

— Que me vaut l’honneur de votre visite ?

— Jack, M. Cooper, nous a expliqué la mission qui vous incombe depuis plus d’un siècle, ma Dame.

— Plusieurs hauts représentants de l’Ordre de Valaquenta pensent que la prophétie nous concerne, ajouta Alex.

— Ainsi les héritiers d’Arthvawr et d’Adaluid sont venus réclamer ce qui leur revient. Pourquoi vous imaginez-vous dignes de les recevoir ?

— Je ne pense pas que nous en soyons plus dignes que n’importe quel membre de l’Ordre. Seulement, en ce jour, je ne vois pas d’autre moyen de réaliser la prophétie ni de protéger ma fille et les peuples qui vivent sur cette planète.

— Et vous, jeune fille ?

— Je ne sais pas pourquoi le Haut Conseil estime que nous sommes dignes de manier les grandes lames de justice. Je sais simplement qu’il nous faut trouver un moyen de conserver la paix et la liberté de chaque peuple.

— Bien, si, Jack, le Veilleur, qui prend soin de cette planète et de ses habitants, vous pense dignes de les manier, qu’il en soit ainsi ! Mais je dois vous prévenir, les épées ne vous répondront que si vous êtes bien les héritiers de leurs maîtres respectifs. Elles sont de facture milénienne... Elles sont parcourues par un champ d’énergie particulièrement puissant. Les cellules et les circuits sont intacts, mais vous devrez être prudents. Elles se lieront à vous, ce qui vous permettra de les maîtriser, ou elles vous tueront...

Devant leur interrogation, elle s’expliqua.

— Ne me regardez pas ainsi, si Jack vous a envoyé me voir en vous révélant son plus grand secret, c’est qu’il croit en vous. Je ne vous connais pas, je ne peux juger de votre valeur. Ce que j’ai vu il y a quelques minutes me conforte seulement dans son jugement. Vous n’avez rien à envier aux guerriers veruruiscs... Jack vous a bien formés...

Elle regarda brièvement ses fils qui avancèrent vers Alex et Solène.

— Voici Blarsverrett et Eldursverrett, que leur pouvoir vous guide et vous protège. Mes enfants, remettez-leur les lames de justices. Puissiez-vous en faire bon usage.

La barque les ramena sur la rive. Les épées étaient magnifiques. Les lames étincelantes étaient recouvertes d’inscriptions. Ils ne purent les admirer bien longtemps, les Konhouarns revenaient à la charge, la peur de leur maître était plus forte que celle des lasers. Les deux guerriers firent volte-face, Alex sonna la corne, ses forces et celles de sa compagne étaient décuplées par la puissance des cellules énergétiques. Les lames de justices les avaient acceptés et s’étaient liées à eux. Dès que les Konhouarns arrivèrent à portée des épées, celles-ci les transperçaient, faisant mouche à chaque fois. Elles virevoltaient gracieusement protégeant leurs porteurs et guidant leur bras.

Leurs ennemis ne leur laissaient pourtant aucun répit. Des flèches provenant de la forêt décimèrent les derniers rangs des Konhouarns. Les Alfes, Jack, Charlie, Baptiste et Tarfur volaient à leur secours. Le ciel s’était éclairci depuis que les épées étaient réveillées. Alex et Solène exterminèrent les Konhouarns qui restaient devant eux. Le combat ralentit, malgré l’énergie des épées, ils arrivaient tous deux au bout de leur force. Jack et Tarfur venaient à leur rencontre. Jack était d’une rare férocité, lui non plus n’avait rien à envier aux guerriers veruruiscs. La hache de Tarfur virevoltait, reflétant la lumière du soleil. Charlie, Baptiste et les Alfes poursuivaient les fuyards. Alex et Solène laissèrent éclater leur joie lorsque Jack et Tarfur arrivèrent à leur hauteur. Le Veilleur les regarda un instant avant de les serrer dans ses bras un long moment.

— Laissez-moi un peu de place, monsieur Cooper... s’exclama Tarfur qui attendait à leur côté.

Tous les quatre rirent de bon cœur et Tarfur les étreignit à son tour.

Extrait de L'Année Perdue - Tome 1 des Mémoires d'un Veilleur. Vous pouvez retrouver toutes les informations ici

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